Basket – Euroligue : à Prague, chez les championnes d’Europe, Bourges était trop juste

USK Prague - Bourges, photo: ČTK

Sacré champion d’Europe pour la première fois de son histoire au printemps dernier, l’USK Prague accueillait le Tango Bourges, mercredi, à l’occasion de la 2e journée de la phase de groupes de l’Euroligue féminine de basket. Défaites à la surprise générale sur leur parquet par les Turques de Kayseri la semaine dernière pour leur entrée en matière dans la compétition, les Tchèques se sont relancées en s’imposant logiquement (63-49) contre les championnes de France en titre. De son côté, Bourges, diminué par l’absence de trois de ses internationales françaises, a enregistré une deuxième défaite consécutive, comme le regrettait son entraîneuse Valérie Garnier au micro de Radio Prague :

Valérie Garnier,  photo: Bellenger / IS/ FFBB
« Le deuxième quart-temps (perdu 23-5) nous a fait mal, même si nous avons souffert tout le match, notamment dans la bataille des rebonds. On ne peut pas prétendre gagner un match quand il y a 44 à 25 en votre défaveur au rebond et que l’on subit notamment 11 rebonds offensifs. Il nous manquait nos trois plus grandes joueuses, ce qui fait que l’on a du mal à exister au rebond. Et dans ces cas-là, on donne des ballons supplémentaires à une équipe de Prague qui utilise beaucoup de possession. Les Pragoises ont eu des secondes chances. Après rebonds, elles marquent 13 points. Pareil, sur leur jeu rapide, parce qu’elles ont des bons rebonds, elles en mettent 10… Bon, cela en fait déjà 23… De notre côté, par l’absence de points de fixation à l’intérieur, on a du mal à s’approcher du panier, et du coup, on s’en remet à l’adresse extérieure. Sauf que, aujourd’hui, notre adresse n’a été que de 32%... Les chiffres parlent pour eux et c’est alors difficile de gagner un match. »

« C’est compliqué, mais on peut faire mieux. C’est ce que j’ai dit aux joueuses, que l’on devait grandir à chaque sortie. On sait que l’équipe a été renouvelée à 50% à l’intersaison et que certaines joueuses sont venues pour découvrir l’Euroligue. Mais ces joueuses doivent maintenant s’adapter au niveau. Or, c’est plus fort, plus haut, plus vite que le championnat de France. Il y a des choses en Euroligue qui ne pardonnent pas : quand on prend un tir qu’on ne doit pas prendre, on encaisse deux points derrière, idem quand on s’oublie sur une défense. Chaque erreur est punie immédiatement par la qualité des joueuses adverses. »

-Vous avez affronté Ekaterinbourg et Prague pour vos deux premiers matchs en Euroligue cette saison, c’est-à-dire du très costaud puisqu’il s’agit des deux derniers finalistes de l’Euroligue. Ces deux matchs vous ont-ils permis de mieux vous situer ?

USK Prague - Bourges,  photo: ČTK
« Non, on connaît le potentiel de l’équipe. Le problème est que nous ne disposons pas d’un effectif au complet à ce jour. Quand il vous manque trois internationales françaises qui pourraient prétendre au cinq de départ (Héléna Ciak, Ana Cata-Chitiga et Diandra Tchatchouang sont actuellement blessées, ndlr), c’est forcément plus compliqué. Nous n’avons pas encore disputé un seul match en étant au complet depuis le début de saison. Il nous manque quand même deux filles à 1,96 m et une autre à 1,91 m. Cela vous change le visage d’une équipe. Après, il ne faut pas non plus se cacher derrière cela. On essaie de faire avec ce dont on dispose. On a perdu nos deux premiers matchs en Euroligue, mais il en reste encore douze, dont deux à venir à la maison pour lesquels nous serons encore pénalisées par les absences, mais au moins nous aurons le public avec nous et nos repères dans notre salle. »

-Que pensez-vous de cette équipe de l’USK ? C’est une équipe qui s’efforçait de se faire une place au soleil sur la scène européenne depuis quelques années déjà. Ce n’est pas simple avec un championnat tchèque qui n’est pas très attractif et que Prague domine très largement depuis la disparition plus ou moins de Brno, qui était une autre grosse écurie européenne. La saison dernière, les Pragoises sont néanmoins enfin parvenues à remporter cette Euroligue. Quel regard portez-vous donc sur l’évolution de ce club ?

« Pour moi, ce sont de fortes individualités qui forment une vraie équipe. Je trouve que c’est le plus à Prague et c’est pour cette raison qu’elles ont gagné l’Euroligue. Il y a des joueuses de talent avec un maître à jouer qui est l’Espagnole Laia Palau. Elle excelle dans son rôle. Il y a aussi des shooteuses redoutables, telle que Kateřina Elhotová. Le secteur intérieur est très bien fourni, sans oublier la Serbe Sonja Petrovic qui va revenir. Pour moi, malgré quelques retards au démarrage, Prague reste un des favoris de la compétition avec Ekaterinbourg, surtout que la saison va être longue. »

-Au-delà du match retour, est-ce une équipe que vous aimeriez retrouver plus tard dans la saison au moment des play-offs avec cette fois une équipe au complet ?

USK Prague - Bourges,  photo: ČTK
« Ah ça, oui ! J’aimerais vraiment les retrouver en play-offs. Cela voudrait dire que nous avons d’abord terminé parmi les quatre premières équipes de notre groupe et que nous avons passé le stade des quarts de finale pour disputer une demie. Donc oui, ce serait une très bonne nouvelle. Mais avant cela, on va d’abord les recevoir à Bourges. Nous sommes dans un mini-championnat et tout compte. C’est pour cela que c’est bien de ne pas avoir perdu avec un trop grand écart à Prague ce soir. »

Vous pourrez écouter ou lire la suite de l’entretien avce Valérie Garnier, entraîneuse de Bourges et de l’équipe de France féminine de basket dans la prochaine rubrique sportive lundi.