Basket : entretien avec Frank Kuhn, le nouvel entraîneur français de l’USK Prague

Frank Kuhn

De Sandra Le Dréan dans la seconde moitié des années 2000 à Valériane Vukosavljević cette saison, jusqu’à présent, les traces du basket français en Tchéquie s’étaient toujours limitées aux femmes. Ce n’est désormais plus le cas après l’arrivée de Frank Kuhn à la tête de l’équipe masculine de l’USK Prague. Arrivé en provenance de Strasbourg, où il occupait des fonctions d’assistant, l’ancien préparateur physique de l’équipe de France s’apprête à vivre dans la capitale tchèque sa première expérience d’entraîneur principal. Avant ses débuts dans la Ligue tchèque (NBL - Národní basketbalová liga) ce week-end contre Brno, Frank Kuhn a fait part de ses premières impressions, de ses attentes et de ses ambitions au micro de RPI.

Expliquez-nous un peu, Franck, ce qui nous vaut votre arrivée à Prague, dans ce club de l’USK ?

Nürnberg Falcons BC NBC - USK Prague | Photo: Wolfgang Zink,  ČTK/IMAGO sportfotodienst/Sportfoto Zink

« J’ai un profil d’entraîneur de basket qui, pendant longtemps, a rempli des missions d’assistant, orientées sur le travail individuel, le développement physique, la vidéo et la tactique. Au cours des six dernières années, j’ai passé trois ans à Limoges, trois ans à Strasbourg en tant que coach assistant, et avec l’expérience et le temps, le désir de devenir coach principal est venu, donc j’ai souhaité me lancer. »

« Pour moi l’USK Prague est le parfait palier pour démarrer avec une équipe professionnelle, dans un club certes moyen en termes de budget mais qui possède de jeunes joueurs talentueux. Le challenge consiste donc à réussir à faire jouer ces jeunes ensemble et à leur faire gagner un peu d'expérience. C'est un objectif qui me semble accessible, et ce d’autant plus compte tenu de mon expérience dans le développement des jeunes joueurs. En somme, le projet que m'ont proposé les dirigeants de l'USK me semble être à la hauteur de mes ambitions. »

Qui dit USK Prague à l’échelle européenne, dit d’abord équipe féminine, une équipe qui a encore participé au Final four de l’Euroligue la saison dernière. Chez les hommes, c’est plus compliqué, le basket tchèque est dominé depuis de nombreuses années par Nymburk, même si l’année dernière, pour la première fois depuis longtemps, c’est un autre club, Opava, qui a été sacré champion. Que vous inspire donc ce basket masculin tchèque ?

« C’est vrai que l’USK Prague chez les filles est un nom ronflant dont on connaît les titres. Mais j’ai découvert que l’USK masculin aussi avait décroché énormément de titres nationaux par le passé, et même un titre européen (vainqueur de la Coupe des Coupes en 1969, après une finale perdue un an plus tôt à Athènes au Stade panathénaïque devant 80 000 spectateurs (!), record d'affluence pour un match de basket, ndlr.). C’est donc un club qui a une histoire et une spécificité : le fait d'avoir une grande académie qui a produit des joueurs comme Tomáš Satoranský, Jaromír Bohačík ou Ondřej Balvín. Autant de joueurs qui sont passés par l’équipe nationale et que l’on connaît bien en France parce qu’on a souvent joué contre les Tchèques ces dernières années. Tout cela donne une identité particulière à l'USK Prague. »

« Alors, oui, nous avons peut-être moins de moyens et le basket tchèque est dominé par Nymburk, mais nous avons aussi une équipe atypique, avec un certain profil, qui ne pourra peut-être pas lutter pour le titre mais qui peut jouer ce qu’on appelle 'l’underdog', c’est-à-dire qui peut aller pousser certaines équipes dans ses retranchements et gagner des matchs, surprendre un peu dans la division. Ce challenge-là me plaît, c’est quelque chose qui me convient totalement. »

Nous sommes ici dans la salle Folimanka, où évolue l’équipe masculine de l’USK, pas très loin du centre-ville. Nous sommes en dessous d’une grande affiche sur laquelle figure l'inscription “de Folimanka jusqu’à la NBA”, avec la photo du meneur de jeu de l’équipe nationale tchèque, Tomáš Satoranský. Pour le club, c’est un moyen de faire sa promotion auprès du public, pour vous, sans parler de NBA, faire progresser ces jeunes joueurs est aussi votre mission ?

« Alors, modestement, moi, je suis dans la post-formation. C’est-à-dire que les joueurs qui arrivent dans l’équipe professionnelle ont déjà passé leur vingtième année. La plupart ont commencé le basket depuis une bonne dizaine d'années déjà. Le travail a été fait en amont, mais on sait, d’autant plus dans le basket moderne, que la post-formation, c’est encore de la formation. Les joueurs qui ont entre 20 et 30 ans continuent de se développer et ils en ont besoin parce que c’est un marché qui est concurrentiel. Ils travaillent l’été, ils travaillent durant la saison, donc on ne laisse pas le développement de côté. On continue. Ils sont encore très jeunes, donc une grande partie de la semaine est dédiée au travail individuel et à la progression. »

« Maintenant, il faut laisser les louanges aux formateurs du club, qui m’ont déjà permis d'avoir des joueurs tchèques d’un très bon niveau pour pouvoir jouer en première ligue. Cela a été aussi plus facile pour moi dans le recrutement, dans le sens où c’est un championnat que je ne connais pas encore, que je découvre, et l’ossature de l’équipe était déjà en place avec sept à huit joueurs tchèques que je n’ai pas eu besoin de recruter et qui sont de bon niveau. Je suis donc très satisfait. Je ne me suis occupé que de la partie import sur les joueurs étrangers. »

Le basket français a énormément progressé ces vingt dernières années, avec désormais une équipe nationale qui monte régulièrement sur les podiums dans les compétitions internationales. Et même si le dernier Mondial cet été a été un échec, la France y allait avec des ambitions de titre. Beaucoup de joueurs français évoluent dans les meilleurs clubs européens, aux États-Unis également, et on suppose que cela est aussi dû à un important travail de formation. Est-ce que les entraîneurs français sont aujourd’hui davantage reconnus et demandés à l’étranger ? 

« Je pense qu’il y a un effet global, c’est-à-dire que le basket se globalise, on voit déjà que pour la NBA, le plus haut niveau, énormément de joueurs dominant dans les franchises sont des joueurs européens. Le basket s’est mondialisé et c'est un phénomène tout à fait naturel. Le championnat de France se densifie lui aussi. Il est de plus en plus fort, avec beaucoup de coachs étrangers. J’ai travaillé les deux dernières saisons avec Luca Banchi à Strasbourg, et Lassi Tuovi, le coach de la Finlande. Quand je suis passé à Limoges, j’ai travaillé avec Alfred Julbe, qui est espagnol, Kyle Milling, franco-américain ; on peut aussi citer Marković, Obradović qui est à Monaco.. Autant de coachs étrangers qui sont en France. »

« Mais c’est vrai aussi pour les coachs français qui, je pense, s'exporteront de plus en plus parce que le basket se globalise, se mondialise. Aujourd'hui, il y a ce désir aussi de tenter sa chance à l’étranger et de prouver qu’on est capables de gagner quel que soit le championnat et quelle que soit l’équipe qu’on coache. »

Est-ce que pour vous personnellement, vous avez connu le top niveau avec l’équipe de France, avec Strasbourg, l’Euroligue avec Limoges aussi, grand nom du basket français. Aujourd’hui vous voilà à Prague, dans un championnat forcément moins important, où le basket n’est pas un sport majeur, même si c’est un sport traditionnel, c’est loin derrière le football ou le hockey sur glace, alors qu’est-ce qui a prévalu pour vous ? C’est vraiment la possibilité de vivre, avec une équipe sénior, une première expérience en tant que coach principal ?

« Ce qui a été déterminant dans mon choix, c’est que, effectivement, j’ai eu la chance d’être dans des vestiaires, dans des compétitions de très très haut niveau, et j'ai pu voir ce qui est le plus haut niveau mondial, donc ça c’est vraiment un atout fort, mais sans avoir des responsabilités élargies, j’ai toujours été dans des rôles avec des missions très précises, j’ai accumulé une certaine expérience, mais aujourd'hui, avec la responsabilité de coach, c’est-à-dire aussi la responsabilité des performances de l’équipe, on entre dans une nouvelle dimension. Je me retrouve à travailler avec un staff, et je pense qu'il est tout à fait normal d’accepter de redescendre d’une ou deux division pour pouvoir accéder à des championnats qui sont intéressés par mon profil, qui est un profil, malgré tout, de jeune entraîneur, même si j’ai beaucoup d’années d’expérience derrière moi. Et c’est pour ça que je suis tout à fait conscient que je dois démarrer sur des championnats intermédiaires comme celui-ci, pour pouvoir prouver ma valeur. »

Vous avez essentiellement travaillé comme coach assistant, comme préparateur physique, vous êtes également spécialisé dans le développement personnel, le nom du club le dit, l’USK est un club universitaire, il y a de jeunes joueurs, qu’est-ce que vous pouvez leur amener sur ce point là ? Expliquez-nous un peu, dans les grandes lignes, votre méthode de travail.

Photo illustrative: PDPics,  Pixabay,  Pixabay License

« Le basket, c’est avant tout une aventure humaine, on est sur des thématiques de terrain qu’on traite au quotidien, qui sont vraiment basket balistiques, avec du tactique, du physique, du technique... Mais effectivement, c’est aussi accompagner des jeunes joueurs dans une expérience de vie, parce qu’en plus du basket, certains ont des cours, vont à l’université, ils ont des difficultés à gérer l’ensemble, à être autonome. Pour certains c’est la première fois qu’ils vivent seuls dans un appartement, (ils doivent) donc faire la cuisine, s’organiser dans leur quotidien, gérer leurs cours, leur travail, et le basket. Toutes ces notions là, par ma position, je dois les prendre en compte. Quand on est coach d’un club qui vise l’Euroligue et qu’on a des joueurs entre 25 et 35 ans qui sont expérimentés, la réalité est différente. »

« Ici, il faut faire très attention parce qu’il peut y avoir, par moment, des coups de moins bien au niveau de la motivation, ils peuvent être un petit peu fatigués, avoir du mal à répondre quand ils sont dans une situation d’échec. On est obligés d’être un petit peu plus dans l’échange, dans l’écoute. C’était une des choses qui m’avait été demandée, d’ailleurs, par le club, est-ce que je suis dans la capacité d’être à l’écoute, parce que c’est un groupe jeune. Je pense que c’est le cas, parce que j’ai déjà eu cette expérience avec de jeunes joueurs quand j’étais entraîneur au centre de formation de Strasbourg, et des espoirs de Limoges, donc c’est un défi qui me plaît. Mon staff ici est intéressant puisque j’ai la possibilité d’avoir deux assistants, un kiné à temps plein et un préparateur physique, ce qui me permet d’organiser des choses au quotidien. »

C’est important d’avoir une tête bien faite pour faire du sport de haut niveau ? Je me souviens quand je jouais au football, on avait un entraîneur qui se plaignait que dans l’équipe il y avait justement trop d’étudiants et trop de gars qui réfléchissaient trop. Vous avez beaucoup de jeunes, des étudiants, dans votre équipe, est-ce que ça change votre façon de travailler ?

Photo illustrative: Re Verin,  Pixabay,  Pixabay License

« Pour moi, il y a trois éléments qui sont déterminants pour un jeune joueur qui veut réussir sa carrière de sportif professionnel. Le premier, c’est la détermination. Alors là, ce n’est pas lié à l’intellectuel, il faut être déterminé. Ça doit être un réel objectif pour lui, pour affronter certains obstacles. Le deuxième point qui me paraît essentiel, c’est la capacité à apprendre. Parce qu’on ne peut pas être juste au Jour J, il faut pouvoir être conscient des limitations et travailler pour progresser. Donc la capacité à apprendre, et la photo qu’on aura du joueur six mois plus tard, ça c’est essentiel, peu importe le potentiel de base, quelle est sa capacité à apprendre. Donc oui, il faut être un petit peu “cortiqué?” quand même pour comprendre ce qui ne va pas et essayer de trouver des solutions. Le dernier point qui est essentiel et qu’on oublie parfois, c’est l’éducation. Parce que les jeunes joueurs ont besoin de comprendre le contexte, d’être éduqué et d’accepter les valeurs du club. Ce sont pour moi les trois facteurs primordiaux, et ensuite derrière ça on peut construire. »

Vous êtes arrivé à Prague au mois d’août, le championnat va démarrer ce week-end, ça veut dire que vous avez un gros mois et demi de préparation, de travail avec vos joueurs. Quel groupe avez-vous découvert et avez-vous découvert une autre façon de travailler ? Parce que c’est un nouveau pays, une autre façon de vivre pour ces joueurs ?

« J’étais surpris parce que je n'ai pas modifié beaucoup de choses par rapport à ce que je souhaitais faire au départ. Le club est très bien structuré, le staff est compétent donc au final, ce que je voulais mettre en place, j’ai réussi à le mettre en place sans aucune résistance, parce que j’ai senti qu’il y avait une volonté globale d’aller dans cette direction, ça c’était facile. Après, concernant le groupe, il faut être conscient qu’on a un groupe qui est jeune. Un mois de préparation, avec en plus un nouveau coach et des nouveaux principes de jeu, ce n’est pas suffisant pour être dans l’optimisation du jeu. »

« C’est un groupe qui travaille très dur à l'entraînement et qui progresse très rapidement. On sent qu’il y des évolutions au quotidien, et ça c’est très agréable quand on coach une équipe de ce type, mais on est obligés d’avoir une vision à moyen ou long-terme. On est obligés de voir qu’on va, à un moment donné, devenir performants et qu’on réussira à optimiser après quelques mois de travail. On attend de cette équipe qu’elle ait comme une seconde vitesse en deuxième partie de championnat. Je pense qu’à un moment donné, quand on aura passé un certain palier, on sera très difficile à jouer. Aujourd’hui, c’est encore un petit peu tendre, et encore trop tôt. Un mois de préparation avec des jeunes joueurs ce n'est pas suffisant. »

Photo: Alexis Rosenzweig,  Radio Prague Int.

L’USK Prague a fini 9e de la saison régulière au printemps dernier, quels sont vos objectifs ? On a bien compris que vous étiez là d’abord pour faire progresser un groupe jeune, n’empêche que l’USK Prague, on l’a évoqué au début de l’entretien, est un club historique, qui a eu du succès par la passé. Le dernier titre remonte à plus de vingt ans, aujourd’hui, est-ce que vous avez des objectifs sur le plan des résultats ?

« Oui, on souhaiterait réussir à qualifier l’équipe pour les play-offs. Ce qui serait déjà une belle vitrine pour le club. Participer aux play-offs c’est rajouter des matchs, pouvoir être dans le top 8 et montrer que l’équipe peut être performante. Rentrer dans ce top 8 est un de nos objectifs. Si on atteint déjà cet objectif, je pense que c’est ouvert et que suivant la manière dont l’alchimie aura pris, on pourra peut-être ambitionner un petit peu plus, mais disons que le top 8 est l’objectif principal. »

Vous allez le découvrir à travers les matchs, néanmoins on suppose on suppose que vous vous êtes déjà fait une idée de ce qu’est ce championnat tchèque, de son niveau. Même en France, les amateurs de basket connaissent bien Nymburk, qui affronte régulièrement en Coupe d’Europe des clubs français, et même si Nymburk n’a pas conservé son titre la saison dernière, ça reste la tête de gondole du basket tchèque au niveau des clubs. Alors comment situeriez-vous ce championnat tchèque ?

« Pour moi, c’est un championnat qui est difficile car il est limité à douze équipes, mais dans ce chapeau, on a des équipes très fortes comme Nymburk, Opava, Brno, qu'on va jouer ce week-end qui est un club qui a beaucoup de moyens, qui a réussi à prouver des choses ces dernières années. On va avoir un Top 4 dans le championnat qui va être très très difficile à jouer. Ensuite, on va avoir un corps avec beaucoup d’équipes qui vont être de niveau intermédiaire, pour jouer les championnats européens, et ensuite on a des équipes comme USK, qui sont des équipes qui vont essayer d’être des trouble-fêtes, qui, avec peu de moyens, vont essayer de faire des résultats. On a vraiment trois niveaux dans la division, et il faut essayer de voler quelques matchs contre les meilleurs, de bien figurer contre les équipes accessibles, et d’assurer les victoires contre les équipes du bas de tableau. »

ČEZ Basketball Nymburk | Photo: Tadeáš Bednarz,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 4.0 DEED

Prague n’est pas votre première expérience à l’étranger, vous avez également travaillé en Roumanie, en Russie, auprès d’une équipe féminine de handball. Vous êtes attiré par les pays d'Europe de l’Est et Centrale ?

« Honnêtement, c’est un petit peu dû au hasard parce que cet été, j’ai sondé les championnats français, on fonctionne avec des agents, il n’y a pas de secret par rapport à ça. J’étais très proche de signer avec une équipe française et le projet USK est arrivé un peu en même temps. C’est vrai que j’ai déjà eu des expériences dans des pays de l’Est, slaves, mais pour le coup la République tchèque c’est vraiment une première fois, j’étais jamais venu à Prague, c’est un petit peu plus dû au hasard mais le projet m’a tout de suite plu donc j’ai accepté. Après, je viens facilement, parce que mes passages en Roumanie ou en Russie ont été de bonnes expériences, ça m’a peut-être aussi aidé à venir sans aucune limite, en sachant que j’allais vivre une belle expérience. »

Vous êtes alsacien d’origine, vous êtes né à Mulhouse, vous avez travaillé à Strasbourg, Prague n’est finalement qu’à 500 kilomètres de Strasbourg, vous ressentez cette proximité avec votre région d’origine ?

« Oui, déjà j’étais surpris mais la route se fait très facilement, je m’attendais à faire six ou sept heures, en cinq heures et demie on était arrivés, donc c’est vraiment proche. Ensuite, oui il y a des choses en commun, je sais qu’en Alsace on a des habitudes culinaires assez germaniques et, ici, on peut retrouver les mêmes types d’entrées, de bonnes soupes de légumes, des schnitzels, des escalopes panées, on retrouve la patate, on mange très bien c’est très complet. J’adore ce type de plats, donc je suis très heureux ici. C’est vrai qu’il y a des traditions assez proches de celles que je connais en Alsace. »

À part les soupes de légumes, ce n’est quand même pas une cuisine idéale pour un sportif de haut niveau...

« Après, ça hydrate, il y a des végétaux, des vitamines, j'aime bien les potages et les soupes, je pense que ça fait partie d’une alimentation équilibrée, c’est intéressant. »

En dehors de la salle, en dehors du basket, est-ce que vous avez eu l’occasion de prendre vos marques à Prague, et quelle ville avez-vous découverte ? Ou est-ce seulement basket, basket et basket depuis que vous êtes arrivés car la saison démarre très vite ?

« Je suis arrivé avec ma compagne, on a beaucoup visité Prague, le pont Charles, c’est une ville magnifique. On est allés voir Kafka et on a même pu visiter le zoo, que je vous recommande de visiter, avec un parc de girafes qui est extraordinaire. J’aime bien visiter les zoos, on en a un à Mulhouse pour le coup, et j’ai pu faire celui de Berlin cet été. Prague est une ville qui est vraiment très riche, on peut prendre des visites touristiques avec des guides, découvrir l’histoire de la ville, il y a énormément de choses à faire, il ne me manque que le temps, au final. On n’a pas beaucoup de breaks, mais on le sait car la priorité c’est vraiment le basket. Après, dès qu’on trouvera un petit moment pour s’échapper, on va visiter un peu. »

Vous avez pas mal bourlingué pendant votre carrière, en Roumanie, en Russie. Est-ce que pour vous c’est aussi c’est quelque chose d’important de découvrir à travers votre passion, votre activité professionnelle, le basket ou le handball en Russie, de découvrir ces pays. Est-ce que c’est un bon moyen de découvrir ces pays ?

« C’est un bon moyen de découvrir et ensuite, je pense que pour creuser, il faut revenir l’été, quand on a des congés, pour approfondir et voir un peu plus. On n’a malheureusement pas le temps de réellement s’arrêter, observer, quand on est en déplacement, souvent, on part le matin, on va jouer le match, on rentre après le match pendant la soirée… On a peut-être une heure après le repas pour marcher un peu et découvrir la ville, donc ce n’est pas suffisant mais ça donne envie de se dire, tiens je reviendrais bien deux trois jours pour visiter, tel ou tel endroit dans ce pays, ça, c’est vrai. »

Vous venez d’arriver, on va parler de départ, mais on a bien compris que vous envisagiez Prague comme une étape dans votre carrière, puisque c’est votre première expérience en tant qu’entraîneur principal. On suppose que vous avez envie d’aller voir encore plus haut, néanmoins, vous êtes arrivé avec quelle mission au niveau du temps ?

« On ne s’est pas fixé de limite au niveau du contrat avec le club. Effectivement j’aspire à aller coacher dans des championnats plus huppés, mais il n’y a pas de volonté d’y aller dans quelques mois. Je suis bien à Prague, à l’USK. Si la mission devait durer une année de plus, ou deux, à partir du moment où le club et moi sommes sur la même ligne et que le travail est productif, ce serait totalement ok pour moi. »

Source: USK Praha

Dans votre réflexion est-ce que vous n’avez pas eu la crainte de venir vous « enterrer » en République tchèque, dans un championnat mineur en Europe ?

« Non, pas du tout, parce que sur le CV, le fait de prendre des responsabilités en tant qu’entraîneur principal ajoute une nouvelle ligne. Je l’ai déjà fait avec des équipes, dont des espoirs U21, qui sont des équipes de centres de formation. Là on est quand même sur un championnat pro, avec une équipe jeune mais professionnelle. C’est une ligne importante pour moi, dans mon CV, c’est la ligne de la prise de maturité, d’expérience, et des responsabilités. La grande différence avec le rôle d'assistant, c’est qu’on a la responsabilité des résultats, donc que je sois à Prague ou ailleurs, c’est ce que mes futurs employeurs vont regarder. »