Bientôt la carte verte pour les étrangers en Tchéquie

Le ministère du Travail et des Affaires sociales a préparé le projet d’institution de la carte verte pour les étrangers désireux de s’installer ou de travailler en République tchèque. Il doit encore être adopté par le Parlement mais, aujourd’hui déjà, la carte verte s’avère indispensable pour palier au déficit de main-d’œuvre dans certains secteurs de l’économie nationale.

Photo: Kristýna Maková,  Radio Prague Int.
La carte verte devrait permettre aux ressortissants des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne de travailler légalement en République tchèque. Le ministère du Travail et des Affaires sociales pense qu’il sera ainsi possible d’occuper au moins une partie des 150 000 postes de travail vacants en Tchéquie. D’après Jana Židoňová, du ministère, la carte verte permettra aux étrangers d’obtenir en même temps un permis de travail et un permis de séjour. Pourtant, ils ne pourront prétendre qu’aux emplois enregistrés dans la base de données du ministère. Elle précise encore :

« Il s’agira des emplois qui seront enregistrés par les employeurs à l’agence nationale pour l’emploi et qui ne seront pas occupés dans les trente jours par un citoyen tchèque ou un ressortissant d’un pays membre de l’Union européenne. Après ces trente jours, la liste des emplois qui ne seront pas occupés sera publiée sur le site Internet du ministère du Travail et des Affaires sociales et ces postes seront à la disposition des étrangers titulaires d’une carte verte. »

Le projet suscite certaines critiques, par exemple de la part du député chrétien-démocrate Ludvik Hovorka qui craint que les étrangers supplantent les Tchèques dans certains secteurs, et pour cela il préconise :

« Je pense que le délai de trente jours seulement est trop court. Il me semble que ce délai devrait être plus long, deux à trois mois par exemple. Il est vrai, pourtant, que la main-d’œuvre manque dans l’industrie et le bâtiment, surtout les ouvriers qualifiés, et que l’économie est de plus en plus dépendante de l’occupation de ces postes. »

Ce sont justement les postes vacants dans le secteur du bâtiment que devraient occuper des ouvriers vietnamiens. Les agences de travail viennent de signer des contrats avec l’Union des entrepreneurs dans le bâtiment. Son directeur général, Miloslav Mašek, affirme que se seront des employés qualifiés :

« Nous voulons que ce soient des ouvriers qualifiés dans leur profession, mais qu’ils connaissent aussi un peu la langue tchèque. En premier lieu, ce seront des employés qui travailleront dans la fabrication des matières utilisées dans l’industrie du bâtiment. »

D’après l’Union des entrepreneurs dans le bâtiment, ce secteur aurait besoin d’au moins 5 000 employés immédiatement. D’autres secteurs, comme celui de la santé par exemple, sont dans la même situation. L’institution de la carte verte est vraiment indispensable, car aujourd’hui le principal obstacle à l’arrivée d’un plus grand nombre de ressortissants étrangers sur le marché du travail tchèque est représenté par l’administration et ses formalités.