Bière : la Pilsner Urquell et la Gambrinus changent de propriétaire
C’est le plus gros deal de l’histoire de l’industrie brassicole : le numéro deux mondial de la bière, le britannique SABMiller, a annoncé mardi avoir accepté de se faire acheter par le numéro un du secteur, AB InBev, pour l’équivalent de 96 milliards d’euros. Ce rachat, l'une des cinq principales opérations de fusion de l’histoire, va donner naissance à un véritable mastodonte de la bière : une bière sur trois bues dans le monde est produite par l'un des deux géants sous l'une de leurs multiples marques, dont la plus prestigieuse marque tchèque, Pilsner Urquell.
Mercredi dernier, le conseil d’administration du britannique avait décliné sa troisième offre, pourtant relevée 68,2 milliards de livres (92 milliards d’euros), soit 42,15 livres par action. Pas assez pour se payer « le joyau de la couronne de l’industrie brassicole mondiale », comme l'avait affirmé Jan du Plessis, le président de SABMiller.
Mais, déjà, le principal actionnaire de SABMiller, le groupe de tabac américain Altria (Marlboro), qui détient 26,5 % du capital, avait apporté son soutien à l'offre d’AB InBev et un accord a enfin été trouvé ce mardi. Sur le papier, AB InBev et SABMiller, un géant dans les pays émergents, détiennent près du tiers du marché mondial de la bière.
Pour le directeur exécutif de l’association tchèque des brasseries, Vladimír Balach, cette fusion ne devrait pas avoir d’impact sur la production tchèque. Selon lui, « cela peut bien-sûr impliquer des changements dans le management, avec certainement une réorganisation, mais la production n’en sera pas affectée ». Et Balach d’ajouter que les marques possédées par le nouveau groupe devraient à son avis toutes rester sur le marché.
AB Inbev, après avoir vendu Staropramen en 2009, était revenu sur le marché tchèque en rachetant Samson. Quant à SABMiller, son portfolio tchèque comprend, outre Pilsner Urquell (Plzeňský Prazdroj) et Gambrinus, les marques Radegast et Velkopopovický Kozel.