Cacophonie sein du parti social-démocrate (ČSSD)

Photo: Filip Jandourek, ČRo

La condition économique de la République tchèque est très bonne. Pourtant, les intentions de vote en faveur du parti social-démocrate (ČSSD), parti au pouvoir, sont en baisse. Nous avons retenu quelques explications à ce sujet parues dans la presse. A l’approche du 30ème anniversaire du lancement du programme Erasmus destiné aux échanges internationaux d’étudiants universitaires, l’hebdomadaire Respekt a soulevé la question de sa contribution à l’identité européenne. Des extraits, ensuite, d’un entretien accordé par l’ex-président tchèque Václav Klaus pour l’hebdomadaire Týden et concernant l’actualité internationale. Le non-respect de la distance de sécurité est une des mauvaises habitudes qui sont de plus en plus répandues sur les routes en Tchéquie. Plus de détails sur ce sujet également dans cette nouvelle revue de presse.

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
La situation au sein du parti social-démocrate (ČSSD), principal parti de la coalition gouvernementale, à près de deux mois des élections régionales qui auront lieu au début du mois d’octobre, fait l’objet d’une analyse mise en ligne sur le site novinky.cz. Son auteur, qui se penche sur les causes de la baisse des intentions de vote en faveur de ce parti traditionnel dans le paysage politique tchèque, établit notamment un lien avec le discours anti-migration d’Andrej Babiš, le leader du mouvement ANO, également au gouvernement, qui s’est intensifié après les attaques terroristes qui ont eu lieu en France en Allemagne et auquel le public prête volontiers l’oreille. Il considère également :

« Le problème principal du ČSSD, c’est pourtant son manque de lisibilité. Effectivement, on a souvent du mal à comprendre qui parle en son nom ce qui amoindrit son aptitude à afficher les succès économiques du pays qui vont alors sur le compte de Babiš. Il est certain que le chef du parti, Bohuslav Sobotka, est un premier ministre compétent, mais il est aussi vrai qu’il est un peu fade. Il existe, par exemple, nombre de questions qui figurent au centre de l’intérêt de la société, depuis les migrations jusqu’à la réforme mystérieuse de la police, et au sujet desquelles des propos ont été ces derniers temps principalement tenus par le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec. Et le public aurait pu croire que c’est ce dernier qui dirige le parti social-démocrate. »

En citant en outre des exemples de plusieurs sociaux-démocrates, ayant des responsabilités au niveau parlementaire ou régional, dont le discours n’est pas identique à celui de la direction du parti, le texte conclut qu’ « à l’approche des élections régionales, le parti doit pour le moins modifier sa façon dont il communique avec le public. Sinon, il risque de scier la branche sur laquelle il est assis. »

Une note publiée sur le site aktuálně.cz remarque à son tour que le parti social-démocrate perd des points, paradoxalement, au moment où la condition économique du pays est bonne, où le chômage est très bas et les salaires augmentent. Une situation qui semble découler justement de la cacophonie des voix au sein de cette formation.

Erasmus et l’identité européenne

Photo: Commission européenne
Erasmus, le populaire programme européen pour l’éducation et les échanges internationaux d’étudiants universitaires, est-il censé unir ou bien dresse-t-il de nouvelles barrières ? Telle est la question soulevée dans un texte paru dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Respekt qui rappelle :

« Le programme Erasmus était un des projets dont le but consistait à unir les Européens autrement que sous forme de la circulation de la main d’œuvre, des marchandises et des services. Ce programme d’échange universitaire portant le nom du grand savant européen de la Renaissance, Erasme de Rotterdam, et dans lequel plus de deux millions d’étudiants ont été impliqués, fêtera l’année prochaine ses trente années d’existence. Durant toute cette période, l’un des buts du programme a été d’encourager l’identité européenne. Et même si la Commission européenne accentue aussi depuis plusieurs années d’autres fonctions du programme Erasmus, le rêve d’une identité commune des Européens y est effectivement toujours présent. »

Selon l’hebdomadaire Respekt, le programme Erasmus accomplit bien ces fonctions, car les séjours des étudiants dans des universités étrangères augmentent leurs chances de se mettre en valeur sur le marché de travail. Toutefois, évaluer le succès du projet de renforcement de l’identité européenne est une tâche plus délicate, les chercheurs qui ont cette question en charge aboutissant à des conclusions différentes. Les uns, dont par exemple des sociologues allemands, estiment qu’au lieu de s’ouvrir plus à l’Europe, les étudiants ayant été inscrits au programme Erasmus ont tendance à retourner davantage vers leurs pays d’origine. Mais comme l’ont montré certaines études américaines, pour la majorité des participants à Erasmus, le sentiment d’être Européens est ensuite plus prononcé que jamais auparavant. Voilà qui permettrait de lutter efficacement contre les tendances au nationalisme.

L’actualité internationale selon Václav Klaus et ses collaborateurs

Václav Klaus,  photo: ČTK
Václav Klaus, président tchèque entre 2003 et 2013, a fait de nouveau parler de lui en accordant un entretien à l’hebdomadaire Týden dans lequel il s’est entre autres exprimé sur des questions sécuritaires et sur l’éventualité d’une adhésion de la Turquie à l’Union européenne en disant :

« Je ne veux pas que la Turquie avec les valeurs qui sont les siennes, avec sa manière de mener les combats politiques et avec ses conceptions du monde, rejoigne l’Europe. »

D’un autre côté, Václav Klaus accueillerait l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne dans le cas où cela pourrait contribuer à sa dislocation, une idée qu’il soutient depuis longtemps et qu’il a ainsi réaffirmée. Le site echo24.cz, qui a publié et commenté des extraits de cet entretien, a dans ce contexte rappelé qu’il y a cinq ans, l’ex-président tchèque avait soutenu l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne mais, à l’époque, pour des motivations différentes. Le site a aussi publié des extraits d’un texte rédigé pour les pages de l’Institut portant le nom de Václav Klaus et dans lequel son directeur, Jiří Weigl, ancien conseiller présidentiel, met en relief les liens « intentionnellement négligés » qui attachent Donald Trump à la République tchèque. Il indique :

« Pendant 15 ans, Donald Trump a été marié à une Tchèque et ses trois enfants sont alors à moitié Tchèques. Cela n’a pas de pareil dans l’histoire américaine. Mais il paraît que cela n’intéresse pas ceux qui dominent la politique tchèque et le discours public. Ainsi, Trump se voit diffamé, vitupéré et calomnié par les médias et les dirigeants politiques nationaux qui n’admettent pas l’éventualité de sa victoire électorale. »

Et le directeur de l’Institut Václav Klaus allant jusqu’à déclarer qu’« il n’y a que Trump qui donnerait à notre pays la chance d’avoir une relation privilégiée avec une puissance mondiale ».

La distance de sécurité demeure fortement négligée en Tchéquie

Photo: Barbora Kmentová
Le non-respect de la distance de sécurité est l’une des causes principales des accidents de la route en République tchèque. C’est ce que constate un article publié dans le quotidien Mladá fronta Dnes et dans lequel on a pu lire :

« Les psychologues qui examinent le comportement des conducteurs considèrent que le non-respect de la distance de sécurité représente un des signes les plus marquants de l’agressivité croissante qui est présente sur les routes tchèques. Au cours du premier semestre de cette année, elle a été la troisième cause des accidents survenus... A la différence des pays comme l’Allemagne ou la Slovaquie, la législation tchèque ne comporte pas de définition de la distance de sécurité à respecter entre deux véhicules. En attendant l’adoption d’une disposition correspondante qui est pourtant d’ores et déjà envisagée, il revient donc aux conducteurs eux-mêmes d’évaluer la distance optimale. »

Le journal remarque que c’est aussi, assez paradoxalement, la technique sophistiquée de certaines nouvelles voitures qui est responsable du non-respect de la distance nécessaire, donnant à leurs propriétaires un faux sentiment de sécurité.