Cérémonies du souvenir à Jan Palach qui s'immolait pour la liberté, il y a 38 ans

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« Le legs de Jan Palach a une valeur durable : il a voulu réveiller la nation de la léthargie et protester contre le régime totalitaire et l'occupation du pays. Nous ne cesserons de rappeler l'héroïsme de Jan Palach » a dit le président de la Société Palach, Lumir Horak, à une cérémonie du souvenir en hommage de l'étudiant Jan Palach.

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Il y a 38 ans, le 16 janvier 1969, Jan Palach est devenu la première torche vivante. Trois jours plus tard, il a succombé à ses brûlures. Sur le lieu de son sacrifice, devant le Musée national de Prague, on a trouvé une lettre : « Puisque nos nations se sont retrouvées au bord du désespoir, nous avons décidé de manifester notre désaccord substantiel avec les concessions faites par le régime devant l'occupant et d'inciter le peuple à ne pas se soumettre. Notre groupe est composé de plusieurs volontaires prêts au sacrifice ultime. J'ai eu l'honneur d'être le premier. Tant que nos revendications, dont la suppression de la censure ne seront pas acceptées, d'autres torches suivront », écrivait Jan Palach dans sa lettre.

Quelle était la situation dans le pays occupé ? L'historien Jiri Kocian de l'Institut d'histoire moderne rappelle:

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« L'occupation rapide de la Tchécoslovaquie, l'accomplissement de cet objectif par la force militaire est resté sans impact politique, sans succès pour les Soviétiques, car la nation tchécoslovaque toute entière s'est placée du côté de sa représentation politique. »

Selon Jiri Kocian, l'acte de Jan Palach a eu un impact énorme sur l'ensemble des citoyens. La participation massive à ses obsèques a révélé que son acte avait un sens profond ... Le tombeau de Jan Palach, au cimetière d'Olsany, est devenu un symbole de résistance et sorte de lieu de pèlerinage, raison pour laquelle son corps a été exhumé, incinéré et déposé dans le caveau de sa famille à Vsetaty. Seulement en octobre 1990, grâce à Vaclav Havel, les cendres de Jan Palach sont retournées au cimetière d'Olsany. Depuis janvier 2000, un monument marque le lieu de son acte, devant la fontaine du Musée national : une croix en bronze sort désormais du trottoir à l'endroit où Jan Palach s'est immolé. Elle porte deux noms : Jan Palach et Jan Zajic, qui a suivi son exemple un mois plus tard, le 25 février. La troisième torche, Evzen Plocek, s'est immolée à Jihlava, en avril 1969.