C’est la rentrée des classes pour des milliers d’écoliers tchèques
Les années se suivent et se ressemblent : comme tous les ans, le mois de septembre sonne le glas des vacances, et le retour à l’école pour près d’1,5 million d’écoliers tchèques. Une rentrée qui, comme chaque année, est synonyme de grand changement surtout pour les enfants entrant en première année d’école primaire. Cette année, ils sont près de 110 000.
Pour certains élèves de l’école T. G. Masaryk dans le VIe arrondissement de Prague, la rentrée était encore plus exceptionnelle puisque c’est dans leur établissement que s’est rendu le président tchèque Miloš Zeman, qui a sacrifié à la traditionnelle visite des nouveaux écoliers. Devant le personnel enseignant, les parents et les petits CP, il s’est laissé aller à un discours fleuri comme lui seul en a le secret :
« Un tout nouveau monde s’ouvre devant vous à l’école : un monde de secrets, de magie, et un monde de belles choses. Voici une provocation de ma part, une déclaration hérétique : je voudrais vous souhaiter que, quand vous saurez lire, vous lisiez de nombreux livres, en papier. J’insiste bien : des livres en papier, qui sont beaux, et avec lesquels vous pouvez vous constituer une bibliothèque. Les livres sont les plus belles choses qui existent au monde. »
Quelques parents taquins en avaient profité pour arborer un caleçon rouge épinglé sur leurs habits, le caleçon rouge étant devenu un symbole de l’opposition au chef de l’Etat tchèque et à ses affinités pro-russe et pro-chinoise.A Brno, c’est le ministre de l’Education Robert Plaga qui s’est aussi plié à l’exercice d’accueillir les nouveaux écoliers. Il a rappelé que cette année scolaire 2018/2019 n’apportait guère de bouleversements majeurs pour les enseignants, expliquant qu’il y avait eu assez de changements les années précédentes.
Le seul changement important est le retour de certains aliments dans les cantines scolaires : désormais les écoliers pourront à nouveau y consommer des encas de type sandwiches. La vente de boissons sucrées est aussi nouvellement autorisée.Autre changement prévu, mais qui ne concerne pas directement les programmes scolaires, la hausse des salaires des enseignants qui devrait être effective à partir de janvier 2019 : les enseignants devraient bénéficier d’une revalorisation de 15 % sur leur fiche de paie, tandis que le personnel non-pédagogique comme les concierges, les personnels de restauration et autres responsables de l’intendance dans les établissements scolaires devraient voir leur salaire augmenter d’environ 10 %. Une promesse du Premier ministre Andrej Babiš qui s’est mis d’accord la semaine dernière avec les syndicats enseignants.
Des enseignants qui seraient d’ailleurs en nombre insuffisant : cette année 134 000 personnes seront sur le pied de guerre pour instruire toutes les têtes blondes du pays, contre 150 000 l’an passé. Les matières comme les mathématiques, la physique et l’informatique seraient les plus concernées. Si aucune donnée exacte sur le manque d’enseignants n’est communiquée par le ministère de l’Education, ce dernier prépare une évaluation de la situation pour cet automne.Une évaluation qui devrait s’avérer plus que nécessaire car si le nombre d’enseignants a décru, celui des élèves a, lui, augmenté : environ 395 000 élèves devraient étudier dans le secondaire cette année soit 2 800 de plus que l’an dernier. Signe que la chute constante du nombre d’élèves du secondaire depuis 2006/2007 semble avoir s’être enfin achevée.