100 000 enfants pourront profiter de stages d’été de rattrapage scolaire
C’est une année scolaire bien particulière qui touche à sa fin en Tchéquie : la deuxième qui aura été marquée par la pandémie de Covid-19 et durant laquelle les élèves n’auront passé que très peu de temps en classe. Pendant les grandes vacances, qui commenceront dans précisément un mois, environ 100 000 enfants et adolescents auront la possibilité de suivre gratuitement des stages de rattrapage scolaire, proposés par le ministère de l’Education.
Une enveloppe de 270 millions de couronnes (10,6 millions d’euros), plus importante que prévue, sera consacrée par le gouvernement à l’organisation de ces stages, appelés aussi des « camps de rattrapage ». Mais selon le ministre de l’Education Robert Plaga, il ne sera pas question de donner aux enfants des cours classiques :
« Ce qui manque le plus aux enfants, ce sont les contacts sociaux, les activités sportives et de loisir. L’objectif de ces colonies de vacances spéciales est de leur proposer toute sorte d’activités pour encourager leur socialisation et leur faire reprendre de bonnes habitudes. Il n’est pas question que les enfants soient enfermés entre quatre murs et obligés de réviser les cours, comme cela a été interprété dans les médias. En revanche, à partir de la rentrée, nous augmenterons les budgets des établissements scolaires pour qu’ils puissent organiser de vrais cours de soutien scolaire. »
Hormis les jeunes enfants des deux premières classes de l’enseignement primaire, eux-aussi concernés par l’enseignement à distance pendant plusieurs semaines, les élèves tchèques n’ont suivi les cours en présentiel qu’en septembre, pour retourner à l’école progressivement à partir de la mi-mai. Par conséquent, l’interruption de l’enseignement classique due à la pandémie a été ici la plus longue de tous les pays européens.
Au total, 400 organisations, dont les facultés pédagogiques, participeront à l’organisation des stages de rattrapage scolaire. Toutefois, selon Veronika Krištofová qui dirige le projet éducatif Besedárium, il sera difficile de rattraper le retard pris lors la fermeture des écoles durant la crise du coronavirus :
« Je ne crois pas que l’on puisse rattraper le temps perdu. Mais on peut essayer de compenser ce retard autrement, trouver d’autres solutions. Pour que le rattrapage soit efficace, il faut absolument qu’il se déroule dans le cadre de l’école, où des enseignants qui connaissent leurs élèves désignent concrètement les enfants qui en ont besoin, ainsi leurs difficultés scolaires précises. Cela ne peut pas se faire dans un camps d’été, où les pédagogues seront chargés des enfants d’âges différents et issus d’écoles différentes. Mais globalement, ces camps pourront sans doute aider à socialiser les enfants, à éveiller leur intérêt pour l’enseignement. »
Sur le plan sanitaire, les ministères de l’Education et de la Santé se pencheront, dans les jours qui viennent, sur le port du masque à l’école : alors qu’actuellement, les élèves doivent porter un masque FFP2 ou chirurgical pendant les cours, cette obligation pourrait être bientôt limitée aux espaces communs.
Le ministre de la Santé Adam Vojtěch a annoncé il y a quelques jours une campagne de tests PCR dans tous les établissements scolaires à la rentrée, une opération qui aidera à identifier la présence potentielle de variants du Covid-19 dans la population après les vacances d’été.
Enfin, la responsable des services d’hygiène a déclaré que la vaccination s’ouvrirait aux enfants de plus de 12 ans à la fin du mois de juin. Une démarche critiquée par certain parents et associations, mais indispensable, selon les spécialistes, pour que la République tchèque puisse atteindre la couverture vaccinale d’au moins 70% de la population, ce qui lui permettrait de se rapprocher de l’immunité collective.