Cinéma fantastique : les inventions diaboliques du "Méliès tchèque" Karel Zeman
"Pour L'invention diabolique, j'ai animé d'authentiques gravures des livres de Jules Verne, celles que l'on trouve dans les éditions anciennes de ses romans, donc des gravures sur bois. J'ai voulu que le film dégage l'esprit d'antan, l'esprit de Jules Verne, de son univers. C'est pour cela que j'ai fait le film à partir de ces vieilles illustrations. Et il est vrai que ça avait du succès, un succès mondial, je dirais."
Il est peut-être mieux connu en France...
"Oui, en France beaucoup plus, effectivement. En Belgique, il est connu des spécialistes, mais pas du grand public et surtout pas par les jeunes. C'est aussi notre rôle, de lui faire découvrir des filmographies 'oubliées'."Qu'est-ce qui vous fascine le plus, chez lui ?
"Justement, cette synthèse entre réel et fantastique. On bascule constamment de l'un à l'autre. Je trouve ça extraordinairement bien fait dans les films de Zeman."
C'est le premier cinéaste tchèque que vous présentez, à la Cinémathèque ?"Non, je ne pense pas. Nous avons certainement présenté Milos Forman, dans sa partie tchèque. Ensuite il y a eu beaucoup de cinéma d'animation, nous avons rendu hommage à des figures comme Jan Svankmajer, par exemple. Je ne dis pas que nous avons une place énorme pour la Tchéquie dans notre programmation, mais je pense que les films tchèques sont montrés assez régulièrement."
La rétrospective Karel Zeman, c'est la semaine prochaine, au Musée du cinéma de Bruxelles, rue Baron Horta. Rappelons aussi la tenue, du 11 au 26 mars, du Festival international du film fantastique de Bruxelles : les cinémas tchèque et polonais seront mis à l'honneur.