Cinquante-sept ans après le putsch communiste
Le 25 février 1948, les communistes se sont emparés du pouvoir dans l'ancienne Tchécoslovaquie.
Il y a peu de phrases qui soient aussi fatidiques pour les Tchèques que celle par laquelle Klement Gottwald, président du parti communiste et futur chef de l'Etat, a annoncé triomphalement la défaite de la « réaction » à la foule amassée sur la place de la Vieille-Ville. Appelée par les communistes jour de victoire du peuple travailleur sur la bourgeoisie et la réaction, le 25 février 1948 était un putsch d'Etat ayant pour but l'instauration de la dictature d'un seul parti, la liquidation du système parlementaire démocratique et l'annexion du pays au bloc soviétique. Une spécificité du putsch tchécoslovaque est qu'il s'est déroulé avec le soutien d'une grande partie de la population, manipulée par les promesses sur un bel avenir. La réalité des jours à venir, c'était la confiscation des biens privés, la nationalisation, la collectivisation forcée, la liquidation des opposants démocratiques. La période de la terreur, des procès politiques et de la dévastation morale de la société a commencé.
Cinquante-sept ans après le putsch de février 48, les communistes fêtent l'anniversaire en allumant des bougies sur la tombe de Klement Gottwald, au cimetière d'Olsany et en organisant un bal à Teplice. Mais il n'y a pas qu'eux qui s'en souviennent. Des bougies sont allumées ce 25 février sur la place de la Vieille-Ville en hommage aux 2500 personnes exécutées, fusillées ou torturées, pendant plus de 40 ans du régime communiste. Une occasion d'apposer sa signature sous une pétition lancée par un groupe de sénateurs et de personnalités engagées dans la vie publique, demandant l'interdiction de la propagation du communisme. Pétition signée jusqu'ici par plus de 16 700 personnes, qui doit appuyer l'adoption d'un amendement au code pénal selon lequel la propagation du communisme serait passible d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 5 ans.