Claude Confortès : « Je suis là pour partager mes émotions avec les spectateurs »

Photo: www.bezzabradli.cz

Jeudi 11 mai a eu lieu au Théâtre sans balustrade (Divadlo bez zabradli), à Prague, la première de la pièce « Le Marathon » de Claude Confortès. La pièce et son auteur sont connus et populaires en République tchèque grâce notamment au metteur en scène Evald Schorm qui a déjà monté « Le Marathon » à Prague dans les années 1980, donc à une période durant laquelle cette parabole dramatique a pris nécessairement des connotations politiques. Claude Confortès, aujourd'hui âgé de 78 ans, avait vu jadis à la production d'Evald Schorm et n'a pas manqué non plus d'assister, jeudi, à la nouvelle première au Théâtre sans balustrade. Il a confié ses impressions au micro de Radio Prague.

Claude Confortès
« J'ai été satisfait parce que les gens étaient satisfaits. Ce qui compte, c'est le plaisir du public. Je suis là pour partager mes émotions avec les spectateurs. J'ai été aussi très surpris parce que la conception est tout à fait neuve, imaginative et créatrice. L'intérêt est surtout dans le fait que c'est un jeune metteur en scène (Radek Balas) qui l'a créée. Il a apporté un regard un peu différent, regard d'une autre génération, beaucoup plus léger, plus humoristique. Donc c'est une approche qui est aussi possible. Je ne suis pas contre. »

Vous pouvez le comparer avec une autre production pragoise. Celle de 1980 qui a été montée par Evald Schorm...

« Je ne crois pas. Il ne faut pas comparer. J'ai été naturellement bouleversé par cette création. C'était en 1980, Havel était en prison. C'était surtout un combat pour Evald Schorm. A ce moment-là, c'était le Théâtre sur la balustrade (Divadlo na zabradli) qui avait monté cette pièce. Tout le contexte était très dramatique. Maintenant, on est dans un autre contexte social et politique. Evidemment, il y a eu la chute du Mur et tout cela. On n'est pas donc dans les mêmes émotions, dans les mêmes vibrations et on ne peut pas comparer, mais c'est une chance que la pièce continue d'intéresser le public. C'est la force des textes quand ils sont intemporels et universels. Cela touche tout le monde. »

Avez-vous d'autres pièces à proposer aux théâtres tchèques?

« Oui, j'ai eu la chance que l'on ait joué l'année dernière au Théâtre de Sumperk ma pièce qui s'appelle « La Plaie ». « La Plaie » a été éditée ici, ainsi qu'une autre oeuvre qui s'appelle « L'Innocentement », une pièce sur une erreur judiciaire que nous avons présentée au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Oui, j'ai une dizaine de pièces qu'on pourrait traduire en tchèque. »