Construction du tunnel Blanka : des cratères dans la capitale tchèque

Photo: CTK

Le tunnel en construction sous la ville de Prague s’est à nouveau effondré dans la nuit de lundi à mardi. Pas de victimes, même si un des ouvriers est resté bloqué pendant six heures avant d’avoir pu être secouru. Ce nouvel incident a relancé la polémique sur l’énorme chantier de ce tunnel appelé Blanka.

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Un cratère dans le jardin d’un bâtiment du ministère de la Culture dans le sixième arrondissement de Prague : une nouvelle fois, Blanka a fait des dégats.

C’est le chantier le plus important et le plus cher que connaît la capitale tchèque depuis longtemps : ce tunnel, qui doit désencombrer la circulation en ville, est appelé à devenir le plus grand tunnel urbain d’Europe, long d’environ six kilomètres. Mais, depuis le début de sa construction en 2007, les problèmes ont tendance à s’accumuler.

Des cratères comme ceux que les Pragois ont découverts mardi matin, il y en a déjà eu deux, en contrebas, dans le parc Stromovka.

Photo: CTK
C’était en 2008 et à l’époque le maire de Prague affirmait que les responsables ne pourraient restés impunis. Pourtant, l’enquête a été suspendue.

Cette fois-ci, le sol s’est effondré à deux endroits, dans la rue Patockova et à l’angle des rues U Brusince et Milady Horakove.

« En surface s’est formé un cratére d’environ 20 mètres sur 15 dans le jardin du ministère », a indiqué la porte-parole des pompiers.

Cette fois-ci, la mairie semble être moins patiente. Selon Rudolf Blažek, l’adjoint au maire de Prague, « une fois-deux fois ça passe, mais trois fois, c’est inacceptable ». Et de menacer dans les colonnes du quotidien Hospodarske noviny de rompre le contrat avec la société Metrostav, en charge des travaux, si des garanties ne sont pas données. Metrostav a également été prié de fournir des explications sur ces derniers incidents sous 48 heures.

Photo: www.tunelblanka.cz
La construction du tunnel Blanka devrait coûter la bagatelle de 22 milliards de couronnes, environ 880 millions d’euros, et pourrait être normalement achevée fin 2012, un an plus tard que la date initialement prévue.

Le chantier avait déjà provoqué de vives réactions d’associations et de Praguois, notamment des habitants du quartier de Letna où les murs ont tendance à se fissurer en raison des travaux. Une mission de l’Unesco est venue inspecter ces travaux et leurs conséquences ; les résultats devraient être publiés à la fin du mois.