Contribution tchèque à l’éradication de la variole

Photo: www.nm.cz

« Mort à la variole » est le titre de la nouvelle exposition inaugurée au Musée national, mardi, et consacrée au 30e anniversaire de l’éradication de la variole, une infection qui tuait annuellement 2 millions de personnes dans le monde entier. Préparée avec le concours de l’OMS, l’exposition rend un hommage spécial aux épidémiologistes tchèques et à leur contribution à l’éradication de cette maladie infectieuse très contagieuse et épidémique.

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« L’éradication de cette infection était un rêve éternel de l’humanité. Pendant des siècles, la variole a été un fléau redoutable et redouté. Dans 80% des cas, elle tuait. Quand elle ne tuait pas, elle laissait des visages défigurés à vie, et les rescapés étaient souvent frappés de cécité. Au début du XXe siècle, la variole sévissait sur tous les continents. Encore en 1967, elle était présente dans 45 pays. Plus d’un tiers de la population mondiale vivait avec le risque d’être contaminé par le virus. Le bilan des victimes de la variole dépasse le nombre total de l’ensemble des victimes de toutes les guerres de l’histoire de l’humanité. »

Alena Šteflová
Ces propos sont ceux d’Alena Šteflová, directrice du bureau de l’OMS à Prague. Par son programme mondial lancé en 1958, l’OMS est parvenue à éradiquer la variole. Au départ, personne ne croyait que la vaccination de milliards de personnes en Afrique ou en Inde pourrait être efficace et réalisable. Un tournant s’est produit après qu’une équipe de chercheurs tchèques dirigée par le professeur Karel Raška a présenté une nouvelle stratégie de lutte contre la variole. On écoute son fils, Ivan Raška :

« Au lieu de procéder aux vaccinations massives de populations entières, l’équipe tchèque a proposé le principe de vaccination dans le foyer d’épidémie. »

De cette manière, on est parvenu relativement vite à arrêter la prolifération du virus. La variole a été totalement éradiquée le 26 octobre 1977, date du dernier cas connu d’un cuisinier hospitalier en Somalie, vacciné et guéri également grâce à l’aide des médecins tchèques.

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Selon le doyen de la Faculté de médecine militaire de l’Université Charles à Hradec Králové, Roman Chlíbek, l’éradication finale du virus est devenue une affaire politique et aussi l’objet de nouvelles recherches:

« La variole est la première maladie infectieuse contre laquelle un vaccin a été inventé. C’est la première maladie éradiquée grâce aux campagnes de vaccination et stratégies de surveillance. Mais elle est aussi la première maladie contre laquelle un nouveau vaccin moderne est à nouveau développé. Pour cette raison, des échantillons de ce virus ont été conservés dans deux laboratoires connus et habilités par l’OMS, mais personne ne sait dire où ils pourraient éventuellement se trouver encore.

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Le risque de bioterrorisme est effectivement bien réel, et pour cette raison, les souches du virus n’ont pas été détruites. Le développement du nouveau vaccin continue, et nous faisons le maximum pour être prêts à un éventuel abus du virus à l’avenir. »

L’exposition dédiée au 30e anniversaire de l’éradication de la variole est proposée au Musée national à Prague jusqu’au 17 octobre.