Covid-19 : des chiffres à la hausse avant une nouvelle phase du déconfinement en Tchéquie

Adam Vojtěch, photo: ČTK/Kateřina Šulová

305 nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés en Tchéquie pour la seule journée de dimanche, soit la plus forte augmentation depuis le 3 avril. Cette hausse n’est pas un phénomène isolé : depuis quelques jours les chiffres sont sur une pente ascendante et ce, alors que le 1er juillet doit marquer une nouvelle étape du déconfinement dans le pays, dont la mesure la plus symbolique est la levée de l’obligation du port du masque. Celle-ci ne devrait toutefois pas concerner tout le monde au vu de la situation épidémiologique.

Faut-il s’inquiéter de la hausse des cas de Covid-19 en Tchéquie ces derniers jours ? A en croire les autorités tchèques, non. 305 nouveaux cas dimanche, 260 samedi, 168 vendredi : en dépit de ces derniers chiffres peu réjouissants, il n’y a  pas de deuxième vague de coronavirus en Tchéquie, selon le ministre de la Santé Adam Vojtěch :

« La situation épidémiologique de la Tchéquie dans son ensemble est stable. Dans la plupart des régions, il n’y a pas d’explosion du nombre de nouveaux cas. A cet égard, il n’y a aucune raison de considérer les choses de manière tragique, même si en effet, les derniers chiffres ne sont pas encourageants. »

L’hôpital à Karviná,  photo: ČTK/Jaroslav Ožana

Et ces chiffres à la hausse sont, selon le ministère, essentiellement dus à la campagne intensive de tests menée dans le nord-est du pays : c’est dans la région de Moravie-Silésie que se trouve en effet l’un des principaux foyers épidémiques du pays, autour des mines de charbon OKD.

Depuis la découverte de ce cluster, plusieurs vagues de dépistage auprès des mineurs et de leurs proches ont déjà eu lieu. Si la hausse du nombre de nouveaux cas est en grande partie due à ce foyer local, le ministre estime toutefois qu’il y a aussi eu du relâchement dans la vigilance des gens face au coronavirus :

« Malheureusement je suis obligé de constater que cette augmentation est liée au manque de discipline de certains de nos concitoyens. Certaines personnes participent à des événements et des soirées d’entreprises en dépit du fait qu’elles présentent des symptômes. Les services d’hygiène doivent donc ensuite gérer le traçage de centaines de personnes potentiellement contaminées. »

Photo illustrative: ČTK/Michaela Říhová

Cette situation a conduit les autorités tchèques à adapter la nouvelle prochaine étape du déconfinement en fonction de la situation locale. Si à compter de mercredi 1er juillet, l’obligation du port du masque est levée pour tout le pays (hormis dans les établissements sanitaires et sociaux), celui-ci sera toujours bel et bien obligatoire dans les deux principaux foyers épidémiques du pays.

A Prague, la capitale, les gens seront toujours tenus de se couvrir les voies respiratoires dans le métro et dans le cadre d’événements rassemblant plus de 100 personnes dans un espace fermé.

Pour la région de Moravie-Silésie, et notamment les zones autour des villes de Karviná et Frýdek-Místek, tout particulièrement touchées par le coronavirus, c’est un retour en arrière qui attend les habitants : le gouvernement tchèque a en effet décidé de renforcer à nouveau les mesures de restriction à compter de ce mardi 30 juin, instaurant l’interdiction des visites dans les hôpitaux et autres établissements sanitaires, la limitation à 100 personnes maximum pour les évènements… Evidemment, le port du masque continuera d’y être obligatoire dans tous les transports en commun, à l’intérieur des bâtiments et là où la distanciation sociale n’est pas possible.

En dépit de l’existence de ces foyers localisés de l’épidémie, notons tout de même que la très grande majorité des personnes testées positives seraient asymptomatiques. Une bonne nouvelle pour les personnes concernées, moins bonne quant à leur capacité involontaire de diffusion du virus avant son dépistage.

Ensuite, la hausse du nombre de personnes contaminées n’a pas conduit à une augmentation de celui de personnes nécessitant une hospitalisation. Ce dont se félicite Roman Prymula, l’épidémiologiste en charge pour le gouvernement de la recherche dans le domaine de la santé :

« C’est clairement une bonne nouvelle. Même si le nombre de contamination est particulièrement important, l’évolution clinique de la maladie est très modérée chez la plupart des malades : environ 10% des personnes contaminées nécessitent une attention accrue, les autres ont soit des symptômes négligeables, soit sont totalement asymptomatiques. Cela explique que le nombre de personnes hospitalisées n’ait pas augmenté même dans les régions les plus touchées. »

Le premier cas de Covid-19 a été enregistré en Tchéquie le 1er mars, entraînant une dizaine de jours plus tard la fermeture des frontières et l’instauration du confinement dans le pays. Depuis plus de 11 600 personnes ont été testées positives au Covid-19 et 348 sont mortes des conséquences de la maladie. Plus de 7 700 personnes ont été déclarées guéries.