Le progressif retour à la normale dans les hôpitaux tchèques
Ce lundi en République tchèque est marqué par la réouverture d’un certain nombre de commerces, des universités dans un cadre (très) limité, des marchés en plein air, par la possibilité pour les artisans de rouvrir leurs ateliers, pour les sportifs professionnels de s’entraîner en extérieur par petits groupes ou encore, pour les amoureux qui en ont le cœur ou besoin, celle de célébrer des mariages. Les hôpitaux aussi, où le nombre de malades du Covid-19 se limite à quelques centaines dans l’ensemble du pays, reviennent peu à peu à un régime habituel.
Ce lundi matin toujours, le nombre de personnes contaminées au Covid-19 s’élevait à un peu moins de 6 800 et si deux nouveaux décès ont été recensés dans la nuit, pour un total de 188 depuis le début du mois de mars, seuls 92 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche, un chiffre qui a confirmé la tendance à la baisse de ces deux dernières semaines.
Dans les hôpitaux, selon les données communiquées par le ministère de la Santé dimanche, 374 malades étaient en soins en raison du coronavirus. Leur nombre doîminue progressivement depuis plus d’une semaine et ce total était du coup le plus faible depuis le 2 avril. Mieux même, seuls 84 patients étaient dans un état grave, tandis que, dimanche toujours, un peu plus de 450 personnes ont quitté leur lit d’hôpital, guéris ou placés en quarantaine chez eux.
Ces derniers jours, un autre type de virus inquiéterait peut-être même davantage le ministère de la Santé. Plusieurs grands hôpitaux du pays, à Ostrava, Olomouc, Pardubice et Karlovy Vary notamment, ont en effet été la cible de cyberattaques. Samedi, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a d’ailleurs exprimé sa « préoccupation contre ces actions malveillantes alors que le monde se bat contre la pandémie de Covid-19 », et ce même si toutes les tentatives visant les systèmes informatiques des établissements de santé tchèques ont été avortées. Néanmoins, « le risque reste vraiment très fort », selon le ministre Adam Vojtěch.Cette menace n’empêche cependant pas de nombreux hôpitaux de commencer à rattraper le retard accumulé depuis un peu plus d’un mois. Le ministre a admis que dans certains établissements, où l’accent a été mis sur le suivi des patients atteints du Covid-19, la production avait « baissé de 60 à 70% » durant cette période. Ainsi, l’hôpital régional d’Ostrava, le plus grand centre hospitalier de Moravie-Silésie, dans l’est du pays, a reporté plus de 650 interventions.
Désormais, les hôpitaux vont de nouveau procéder aux opérations qui ont été ajournées en raison de la gravité de la situation. S’il appartiendra aux médecins de décider quels sont les cas les plus urgents, les personnes souffrant d’un cancer auront la priorité.
Les mesures visant à empêcher la diffusion de l’épidémie restent cependant toujours en vigueur : toutes les visites restent interdites et un département spécialement dédié aux personnes porteuses du Covid-19 demeure une nécessité dans chaque hôpital.S’il faudra encore attendre sans doute plusieurs mois pour que « tout redevienne comme avant », comme l’a déclaré le ministre de la Santé, qui s’était également félicité la semaine dernière « d’avoir la situation sous contrôle et d’avoir empêché une propagation incontrôlée, la République tchèque, désormais clairement engagée dans un processus de déconfinement, semble donc bien sur la voie de la guérison.