Covid-19 : en Tchéquie aussi, on étudie la durée de l’immunité acquise par la vaccination
Une des questions majeures posées par la vaccination contre le Covid-19 est celle de la durée de l’immunité acquise grâce au vaccin. Des scientifiques européens doivent lancer une vaste étude, sous la houlette du Centre européen pour le contrôle des maladies, visant à examiner la persistance ou non des anticorps dans l’organisme. La République tchèque, qui mène déjà ses propres recherches dans ce sens, entend également y participer.
Partout en Europe, la vaccination contre le Covid-19 a commencé, notamment auprès des groupes à risque et prioritaires : personnel médical et seniors. L’arrivée sur le marché de plusieurs vaccins a ranimé l’espoir d’une sortie progressive de la crise sanitaire. Des espoirs pourtant rapidement douchés à la fois par la lenteur de la progression des campagnes de vaccination et les retards de livraison annoncés par les laboratoires censés fournir les doses commandées par les Etats.
Au-delà de ces incidents de parcours, il reste une question importante en lien avec ces différents vaccins : celle de la durée de l’immunité. Le Covid-19 est un nouveau virus qui a donné lieu à l’élaboration de tous nouveaux vaccins : il n’existe donc pas encore le recul nécessaire pour estimer son efficacité sur le très long terme.
Le vaccin consiste à injecter des particules virales qui doivent être reconnues par le système immunitaire. Celui-ci va induire ensuite une réponse immunitaire dans le but de savoir réagir au vrai virus le cas échéant et nous protéger, comme l’explique Irena Koutná du Centre d’ingénierie cellulaire et tissulaire de l’Hôpital universitaire de Brno :
« La vaccination doit induire la même réponse immunitaire à partir de la mémoire immunitaire. Si les cellules à mémoire ne se créent pas après la vaccination, alors c’est que le vaccin ne fonctionne pas. Contrairement aux anticorps dont le taux diminue au bout de trois ou quatre mois, les cellules à mémoire doivent pouvoir subsister dans l’organisme des années encore. »
Avec son équipe, Irena Koutná travaille à une étude clinique sur cinquante participants. Les scientifiques analysent la production d’anticorps après l’injection de la première dose du vaccin Pfizer-BioNTech :
« La première dose ne laisse pas de mémoire immunitaire importante chez de nombreux patients qui ont été exposés au virus. Après la première dose, il y a une forme d’immunité qui se crée, mais pas suffisante pour que l’on puisse se passer d’une deuxième dose. »
Actuellement, l’équipe scientifique attend les résultats des analyses après l’injection de la seconde dose.
L’Union européenne planche actuellement sur une étude similaire à laquelle la Tchéquie entend participer, comme l’explique Barbora Macková, responsable du groupe de travail du ministère de la Santé :
« Cette étude (du Centre européen pour le contrôle des maladies) vise à étudier la dynamique de production des anticorps. Je veux croire que bientôt, même si on ne sait pas quand, il sera possible d’arriver à un consensus sur le niveau protecteur de ces anticorps. Soit un taux qui pourra nous dire : si telle personne à cette quantité d’anticorps, alors cela signifie qu’elle est assez protégée. La République tchèque entend être partie prenante pour cette étude. »
Plusieurs grands hôpitaux du pays ont été contactés dans ce sens, dont les hôpitaux universitaires d’Ostrava, Plzeň ou Brno qui ont d’ores et déjà exprimé leur intérêt.