Crise migratoire : à Prague, la chef de la diplomatie européenne a félicité le gouvernement tchèque
La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité était a effectué une visite à Prague lundi. Ce passage a été l’occasion pour Federica Mogherini de saluer la position d’ensemble « équilibrée et constructive » du gouvernement tchèque dans sa coopération avec l’Union européenne, y compris dans la gestion de la question des réfugiés. Longtemps critiquée pour son hypocrisie dans le dossier des quotas obligatoires de répartition par pays, la République tchèque est aujourd’hui félicitée pour la consistance de sa politique, et ce peut-être plus encore à la lumière de l’évolution de la situation en Allemagne voisine.
C’est donc près de deux mois plus tard que l’ancienne ministre du gouvernement de Matteo Renzi s’est finalement rendue à Prague. Et après avoir été reçue d’abord par Lubomir Zaorálek, puis par le Premier ministre, Bohuslav Sobotka (mais pas par le président Zeman), Federica Mogherini a souligné l’importance pour les Etats membres de l’UE de rester soudés :
« Quand nous sommes unis et que nous agissons ensemble, notre position dans le monde est beaucoup plus forte. Nous en avons eu la confirmation à plusieurs reprises l’année dernière, par exemple lors des négociations sur les changements climatiques. »
Si cela a été vrai pour les changements climatiques, cela ne l’a pas été en revanche pour la gestion de la crise migratoire et de l’accueil des réfugiés, de nombreux pays défendant des positions différentes. A Prague lundi, tous se sont néanmoins entendus sur la nécessité de mieux protéger non seulement les frontières extérieures de l’UE, mais aussi la sécurité à l’intérieur de celle-ci. Et Lubomír Zaorálek a profité de l’occasion pour rappeler la nécessité pour les Vingt-Huit que la Turquie respecte l’accord signé à Bruxelles fin novembre pour mieux maîtriser le flux migratoire. L’UE s’est engagée à fournir une aide de trois milliards d’euros à la Turquie pour s’occuper des plus de deux millions de réfugiés syriens qui se trouvent sur son territoire. Or, le ministre tchèque estime que, pour l’heure, Ankara ne fait pas encore son travail :
« Il me semble que les engagements pris par la Turquie n’ont pas encore été remplis et sont encore loin de l’être. Pourtant, le rôle de la Turquie est extrêmement important. Je la félicite pour sa capacité à accueillir un nombre aussi grand de migrants sur son territoire, mais l’intérêt des deux parties est de respecter et de faire ce qui a été convenu. Et sur ce point, il me semble que nous n’en sommes encore qu’au début. »Bohuslav Sobotka a lui aussi insisté sur le rôle clef de la Turquie et réclamait auprès de Federica Mogherini que la Commission porte une attention toute particulière à la chose avant le prochain sommet européen en février.
Enfin, le chef du gouvernement tchèque s’est dit prêt à soutenir les différentes mesures qui permettront de renforcer la politique extérieure et de sécurité commune afin de pouvoir limiter l’accès à l’espace Schengen et ainsi lutter plus efficacement contre le terrorisme.