Croissance record de l'économie tchèque
Le vice-premier ministre en charge de l'économie, Jiri Havel, a devancé l'Office national des statistiques en publiant des données qui affichent un record pour la croissance de l'économie tchèque, dans les trois premiers mois de l'année : 8,2 %. Jiri Havel affirme : « Nous allons devenir le numéro 1 en Europe ». Il est intéressant de constater que la majorité des économistes de renom sont d'accord avec lui.
Cela veut dire que la Tchéquie accélère son rapprochement du niveau économique européen et que les salaires devraient effectuer un rapprochement aussi rapide mais aussi, naturellement, les prix. Avant les élections législatives du début du mois de juin, cela ne peut être qu'une bonne nouvelle pour le parti qui conduit le gouvernement, la social-démocratie. Pour le vice-président du Parti civique démocrate, leader de l'opposition de droite, Petr Necas, cela n'entre que dans la stratégie préélectorale des sociaux-démocrates. En effet, les données officielles sur la croissance de l'économie tchèque ne seront publiées par l'Office national des statistiques que le 9 juin, donc après les élections. Pourtant, toute médaille présente aussi son revers... La locomotive de la croissance de l'économie tchèque est l'industrie et, en premier lieu, l'industrie automobile, avec la production et les fortes exportations des usines Skoda et TPCA, auxquelles devraient encore s'ajouter le géant asiatique Hyundai, avec la signature imminente du contrat sur la construction d'une usine de production en Moravie du Nord, entre la direction et les représentants du gouvernement tchèque. Certains experts en économie mettent en garde : cette croissance rapide due exclusivement à la croissance du secteur industriel (17,9 % en mars), mais surtout de la branche automobile, rend l'économie tchèque des plus fragiles. Un choc pétrolier, par exemple, pourrait la déséquilibrer sérieusement. Les milieux financiers restent confiants, comme Lubos Mokras de Ceska sporitelna (Caisse d'épargne), l'une des plus grosses maisons bancaires tchèques :
« Nos pronostics de croissance du Produit intérieur brut pour le premier trimestre de l'année sont de 6,6 %. Les très bons résultats du secteur industriel, en commun avec ceux du commerce extérieur, signifient que ce chiffre sera, certainement, dépassé. »La forte croissance de l'économie tchèque est le résultat du très fort intérêt des investisseurs étrangers. Premiers les Allemands, naturel car ce sont les voisins les plus proches, mais deuxièmes les Japonais avec 160 sociétés présentes en Tchéquie et des investissements de l'ordre de 800 millions de dollars. Un autre signal du développement de la prospérité de l'économie tchèque : d'ici à la fin de l'année prochaine, la République tchèque ne puisera plus dans les fonds de soutien de la BERD. Au contraire, elle contribuera au soutien de la reconstruction et du développement d'autres pays.