Czech made : le disque vinyle

Photo: Štěpánka Budková
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Radio Prague vous propose cette année une série estivale consacrée à des marques et des produits de la République tchèque dont la réputation dépasse les frontières du pays. De l’antivirus Avast aux tracteurs Zetor en passant par le Semtex, la pervitine ou le knedlík - poilu ou non – la sélection ne sera sûrement pas exhaustive ; elle n’en sera pas moins variée.

Photo: Štěpánka Budková
Dans cet épisode, hommage à un objet qu’on a longtemps cru obsolète, voire mort et bon à enterrer : le disque vinyle.

Résolument increvable, le disque microsillon vit en fait depuis déjà quelques temps une seconde jeunesse. Et la République tchèque est aujourd’hui un des centres névralgiques du commerce de ces disques au son bien particulier que les connaisseurs affirment préférer de loin à la « fadeur » d’un son numérisé sur CD ou MP3.

C’est d’abord à Loděnice, près de Prague, que se trouve l’un des plus grands – sinon le plus grand – fabricants de disques vinyle au monde. Un savoir-faire de plus de 60 ans et une société, GZ media, qui a pressé l’année dernière plus de 10 millions de vinyles !

Lors de notre visite à Loděnice, c’est le responsable du marché français pour GZ, Boris Ducteil, qui nous avait servi de guide dans cette usine, où la production de vinyle avait été interrompue avant de repartir dans les années 90. Désormais c’est non seulement la « galette » qui se vend à nouveau mais aussi tout le produit autour, le packaging, de plus en plus soigné :

Photo: Site officiel de GZ VINYL
« On a à la fois des vinyles qui peuvent être standards ou spéciaux, comme les picture-discs, les vinyles de couleur etc. Mais maintenant autour du packaging il y a de vrais efforts qui sont faits pour créer de vrais objets. On a par exemple devant nous un coffret Rolling Stones dans lequel il y a un gros livre avec beaucoup de photos, un beau packaging... Il y a de plus en plus de produits spéciaux, il y a une recherche de créativité de la part des maisons de disques pour valoriser le produit et en faire un vrai objet. C’est vrai que le vinyle s’y prête d’autant plus que c’est un grand format, avec un contact un peu plus personnel qu’avec le CD. »

Pour ce coffret Rolling Stones tout a été fait ici à Loděnice ?

« Du début à la fin, tout est fait chez GZ puisqu’on a ici le pressage du vinyle et une imprimerie complète qui s’est spécialisée dans les livres à mettre dans les pochettes, de CD ou de disques vinyle. A priori, aucune autre usine de vinyles ne peut faire ces produits en interne. »

En février dernier, GZ a établi son nouveau record, peut-être la meilleure performance mondiale de l’année, avec 42 000 disques pressés en un seul jour.

Qui dit disque vinyle dit platines pour les DJ ou tourne-disque pour les particuliers. Et là aussi, les Tchèques ont su se faire une place au soleil sur un marché qu’on avait cru moribond. Ce n’est plus en Bohême cette fois mais en Moravie, plus précisément à Litovel, que se trouve l’usine de la société SEV Litovel, héritière de l’entreprise d’Etat Tesla Litovel.

Photo: Site officiel de la société SEV Litovel
On fabriquait ici des tourne-disques depuis 1949 et l’année 2014 s’annonce comme une année plus que faste, avec près de 100 000 appareils prévus.

« La production est principalement exportée vers les Etats-Unis et l’Union européenne, aussi au Canada et en Australie, partout la demande a augmenté de 100% », explique Jiří Mencl, le directeur de SEV Litovel, dont les produits sont en grande majorité destinés à la société autrichienne Audio systems et vendus dans des dizaines de pays sous la marque Pro-Ject.

Si comme certains l’affirment le vinyle est le nouvel or noir d’une industrie musicale qui panse encore ses plaies, les entreprises tchèques spécialisées dans le secteur sont promises à un bel avenir.