David Lomelí, un ténor patriote

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C’est ce mercredi que le ténor mexicain David Lomelí donnera un récital à l’Opéra d’Etat de Prague. Cet artiste qui se présente comme « garçon venu du désert mexicain » semble promu à une brillante carrière. C’est la première rencontre de ce ténor de 28 ans avec le public de Prague.

David Lomelí sera accompagné par l’Orchestre philharmonique de Bohême du nord placé sous la direction de Charles Olivieri-Munroe et il a invité à participer à son récital la chanteuse Eva Hornyaková du Théâtre national slovaque de Bratislava. Lors d’une conférence de presse, le jeune chanteur a présenté lui-même le répertoire de son concert au micro de notre collègue de la section ibéro-américaine, Gonzalo Núñez :

« C’est donc essentiellement pour une moitié des airs classiques, pour l’autre moitié des airs de zarzuela. Je fais beaucoup le répertoire lyrique comme Rigoletto, La bohème, L’Elixir d’amour, Faust. Nous avons préparé aussi trois airs spéciaux de zarzuela. Un air fantastique est tiré de l’opéra ‘Luna’ de José Maria Cano, du groupe Mecano. C’est basé sur la chanson ‘Hijo de la Luna’ mais José Maria Cano en a fait plus tard un opéra. (…) Voilà, c’est donc en somme ce que nous allons présenter. Mais nous avons aussi préparé quelques petites surprises pour les rappels. Je suis très ému de pouvoir chanter ici avec Eva et Charles. »

La tournée de David Lomelí s’inscrit dans le cadre des célébrations du bicentenaire de l’Indépendance du Mexique et du centenaire de la Révolution mexicaine. Devant les journalistes praguois le chanteur s’est présenté aussi comme un ardent patriote qui désire faire connaître son pays dans le monde :

David Lomelí et Eva Hornyáková,  photo: Gonzalo Núñez
« Oui, toute cette année, nous les Mexicains fêtons le bicentenaire de l’Indépendance du Mexique, et comme l’a dit M. l’Ambassadeur, le centenaire de la Révolution qui nous a fait un peu plus libres d’une certain manière. Je suis très ému de faire partie de quelque chose, de mon pays. J’ai été frustré de ne pas avoir fait de carrière sportive parce que mon rêve était de représenter mon pays dans la sélection nationale pour le Mondial. Et je suis très content de pouvoir ici porter les couleurs de ma patrie. »

L’ambition de David Lomelí est de laisser une trace dans la mémoire de son public. Il ne cache pas que la pire chose qui puisse lui arriver serait de laisser les spectateurs indifférents :

« Quand on sort après un spectacle, un opéra ou une performance et on parle involontairement de ce spectacle, c’est le plus important pour moi. Quand les gens en parlent en sortant et quand ils changent, c’est la chose la plus merveilleuse qui puisse arriver. Si les gens disent que quelqu’un a bien ou mal chanté, si les gens sont vraiment émus, s’ils rient ou pleurent, notre but est atteint. »

Bien que David Lomelí ne soit qu’au début de sa carrière, il y en a, d’ores et déjà, qui le considèrent comme le successeur de Plácido Domingo. Il a d’ailleurs été le premier Mexicain à remporter, il y a trois ans, la victoire absolue dans le concours international qui porte le nom de cet illustre ténor.