De timides fiançailles avec les communistes
La composition des conseils régionaux, trois semaines après la tenue des élections régionales, se présente comme l’un des thèmes majeurs de l’actualité politique nationale. Rappelons que le Parti social-démocrate (CSSD) a remporté la victoire dans les 13 régions en lice. Seule Prague, bastion fidèle du parti de la droite libérale et où l’on ne votait pas, demeure sous contrôle du Parti civique démocrate (ODS), premier parti gouvernemental.
« Nous avons soumis les mêmes conditions aux deux partis qui entraient en jeu, c’est-à-dire l’ODS et les communistes. Hélas, l’ODS les a balayées de la table ne voulant même pas y prêter attention. La grande coalition qu’elle a proposée était en revanche inacceptable pour nous. Le parti communiste a étudié assez sérieusement notre proposition pour l’accepter finalement ».
David Rath insiste sur le fait qu’avoir le soutien des communistes n’est pas la même chose que de conclure avec eux une coalition. Et d’évoquer des cas où c’étaient les membres de l’ODS, parti de droite, qui se sont concertés avec les communistes lors de certains votes au Parlement… L’ouverture du parti des sociaux-démocrates à l’égard des communistes, aussi timide soit-elle, ne plaît pourtant pas à tous ses membres. Michal Hašek, futur président du conseil régional de la Moravie du Sud, refuse toute coopération avec le parti qui, selon ses propres paroles, n’a pas encore mené de « réflexion sur son passé ».Le ton de la presse nationale à ce sujet est univoque. « Rath s’appuie sur les communistes », titre le quotidien Lidové noviny, tandis que dans Hospodářské noviny, nous pouvons lire : « Le credo des gens (des communistes) qui auront des positions de puissance n’est bien sûr pas de faire une révolution sanglante. Cela dit, une chose est certaine : ils ne s’identifient pas avec les idéaux de la liberté et de la démocratie chers à la révolution de novembre 1989 ».