Débat sur la réforme du système de retraite
Depuis quelques temps déjà, les journaux tchèques publient des informations alarmantes selon lesquelles le système de retraite en Tchéquie ne tient pas compte du vieillissement de la population et qu’il devient déficitaire. Dans ce contexte, certains experts évoquent les conséquences que cela pourrait avoir pour les futurs retraités. Face à ces spéculations, le ministre des Finances, Eduard Janota, a décidé de créer une commission dont la mission est d’analyser le problème et de proposer des solutions.
« Ce travail consistera à mener des consultations par e-mail et par téléphone, et les rencontres personnelles une fois par semaine ou tous les quinze jours ne feront que couronner ses activités. La tâche de la commission définie par le ministre des Finances est claire et elle a déjà été consultée avec tous les candidats. Le ministre désire avoir le maximum de données d’ici à fin mai. »
Un autre membre de la commission, Vladimir Rusnok, est, lui, président de l’Association des Fonds de pension et du fonds ING. Il rappelle qu’une commission analogue a déjà existé mais que les résultats de son travail n’ont pas été pris en considération par les politiques :
« Il faut d’abord actualiser les chiffres fournis par la première commission Bezděk il y a environ cinq ans de cela. Et la deuxième chose à faire pour la commission est de définir plusieurs solutions considérées par les spécialistes comme optimales pour la République tchèque au cas où les hommes politiques se décideraient à procéder à la réforme du système de retraite. »Jan Mládek Il est donc d’ores et déjà très probable que la commission mettra l’accent sur ce qui est appelé le deuxième pilier du système de retraite ou la retraite par capitalisation, c’est-à-dire l’assurance complémentaire par les cotisations versées dans des fonds de retraite. C’est aussi ce que laisse entendre un autre membre de la commission, Daniel Münich :
« Il y aura certainement cet élément. La commission proposera sans doute une plus grande diversification des risques, afin que les générations futures ne soient pas dépendantes d’une seule source de financement des retraites. En principe, il n’est pas possible que la réforme génère l’argent que nous avons déjà dépensé dans le passé. »
L’introduction de l’assurance complémentaire obligatoire assurée par les fonds de retraite, qui constituerait le deuxième pilier du système, est cependant loin de faire l’unanimité. Elle est contestée, entre autres, par l’expert du Parti social-démocrate, Jan Mládek, qui met aussi en cause l’objectivité de la commission Bezděk :
« Au moins deux membres de la commission, messieurs Rusnok et Bezděk, sont aujourd’hui directeurs de fonds de pension, et il est sans aucun doute dans leur intérêt que soit introduit ce qu’on appelle le deuxième pilier de l’assurance retraite obligatoire. »
Jan Mládek attire également l’attention sur les graves problèmes des fonds de retraite notamment en Hongrie, en Slovaquie et en Pologne qui ont vu diminuer considérablement leurs capitaux à cause de la crise économique. Il est donc évident que le débat sur la réforme des retraites risque d’être houleux et que les solutions éventuelles dépendront surtout du résultat des prochaines élections législatives.