Débat sur la vaccination obligatoire contre la grippe
L’épidémie de grippe A communément appelée grippe porcine en République tchèque ne semble pas grave. La grippe n’en est pas moins un des principaux thèmes du débat public. Elle est largement traitée par les médias et commentée par des dirigeants de l’Etat.
Selon les dernières données, il y a en République tchèque 2 404 cas diagnostiqués de maladies provoquées par le virus de la grippe A. Le nombre total des personnes ayant contracté cette maladie est cependant beaucoup plus grand. 95 malades ont succombé à cette infection, mais ils souffraient pratiquement tous d’autres maladies et leurs défenses immunitaires étaient insuffisantes. Ce lundi, le cabinet tchèque a décidé de repousser à plus tard la décision sur la vaccination obligatoire. C’est ce qu’a confirmé aussi le Premier ministre Jan Fischer:
«Si la situation évolue d’une telle manière que le Conseil de sécurité de l’Etat et par la suite aussi le gouvernement trouvent qu’il faut procéder à la vaccination dans les groupes où elle est obligatoire, nous le ferons. Jusqu’à présent cependant il n’est pas nécessaire de s’en occuper.»C’est maintenant au chef du Service d’hygiène publique Michael Vít de décider à quel moment la vaccination obligatoire deviendra nécessaire. La mesure concernera quelques 200 000 personnes importantes pour le fonctionnement de l’Etat dont policiers, militaires, sapeurs-pompiers, médecins, infirmiers et chefs d’institution et d’organes d’Etat. Deux personnalités publiques importantes ont cependant d’ores et déjà annoncé leur intention de ne pas se faire vacciner. Il s’agit du Premier ministre Jan Fischer et du président de la République Václav Klaus. Ce dernier dénonce la vaccination obligatoire comme une mesure qui va à l’encontre des droits de l’homme:
«Il est certain que la vaccination ne me concernera pas. Je ne la prends même pas en considération. J’oppose mon veto à la possibilité que dans le cas d’une maladie légère et sans importance, comme cette grippe potentielle, on ordonne aux gens quoi que ce soit.»
Le chef du Service d’hygiène publique et défenseur de la vaccination, Michael Vít, est tombé malade et souffre très probablement, lui aussi, de la grippe A. La réaction présidentielle ne s’est pas faite attendre. Václav Klaus a publiquement manifesté son étonnement que Michael Vít n’ait pas encore été vacciné contre cette maladie. Y aura-t-il une deuxième vague de la pandémie en République tchèque ? Le chef du service d’hygiène ne donne son avis qu’avec beaucoup de prudence:«Oui, j’ai dit qu’habituellement les deuxième et troisième vagues des pandémies sont plus graves et provoquent plus de complications. Aujourd’hui nous devons analyser aussi la deuxième vague de la pandémie en Grande-Bretagne. La première vague est arrivée en Grande-Bretagne quelque semaines avant de venir en République tchèque. Aujourd’hui il y a dans ce pays une deuxième vague un peu affaiblie,‘diluée’. Il est très difficile de dire quelle sera la suite de la pandémie en Tchéquie. Les statistiques des deux dernières semaines démontrent une certaine augmentation du nombre de malades. Je crois que les deux semaines à venir seront décisives.»
Le gouvernement tchèque a acheté jusqu’à présent 238 000 vaccins contre la grippe A.