Grippe porcine : un répit hivernal ?
S’agit-il d’une opération de lobbying des firmes pharmaceutiques ou bien le danger d’une pandémie de grippe porcine existe-t-il réellement? A mi-chemin entre ces deux hypothèses, la République tchèque recense ses victimes et les personnes contaminées par le virus H1N1, tout en continuant d’acheter et de distribuer les vaccins.
Soixante-dix-sept victimes de la grippe porcine, dont sept décès seulement causés directement par le virus. Plus de 2 300 personnes contaminées « officiellement » et, probablement, des dizaines de milliers d’autres qui seraient infectées sans pour autant avoir subi des tests au laboratoire. Tel est à ce jour le bilan de la grippe porcine en République tchèque.
Ces chiffres montrent que la pandémie de grippe n’a pas affecté la République tchèque, en dépit des informations alarmantes diffusées il y a encore deux ou trois mois par les autorités officielles et des milieux spécialisés. Le gouvernement, le Conseil de sécurité de l’Etat, personnel sanitaire et hygiénistes se sont impliqués dans le plan anti-pandémie, qui mettait notamment en garde devant la mutation possible du virus en question.
Dans cette logique, le ministère tchèque de la Santé a commandé un million de vaccins, dont un quart est déjà parvenu dans le pays, mais dont une grande partie n’a pas été utilisée. Les Tchèques ne semblent pas effectivement très inquiets, car ils sont seulement plus de 50 000 à avoir profité de la possibilité de se faire vacciner. Les craintes des effets secondaires jouent, aussi, un certain rôle. Le principal hygiéniste du pays Michael Vít précise :
« L’intérêt pour la vaccination a hélas été, tout comme dans les autres pays de l’Union européenne, très modeste. Environ 30% seulement de la première fourniture de vaccins ont été utilisés. C’est un chiffre qui correspond à ce qui a été observé aussi ailleurs ».
A la différence de certains autres pays européens, la République tchèque n’envisage pas d’annuler les commandes des vaccins contre la grippe porcine. Car, comme le prétend le porte parole du ministère de la Santé publique, Vlastimil Sršeň : « le virus est dangereux et on ne peut pas savoir, quand une de ses nouvelles vagues frappera. Et si c’était déjà l’été prochain ?»