Début des commémorations de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie en 1968
Des expositions inaugurées à Prague, Plzeň, Písek, et Liberec, des conférences d’historiens, de responsables politiques anciens et actuels et de témoins de l’invasion de la Tchécoslovaquie, dans la nuit du 20 au 21 août 1968, marquent le 40e anniversaire de l’événement…
« L’exposition est axée sur les événements de 1968 dans la ville de Liberec et la région du nord de la Bohême, sur le rôle joué par l’ancienne RDA, sur la réflexion de l’invasion dans les médias allemands, sa perception auprès des citoyens, sur les protestations civiques qui ont eu lieu… L’exposition comprend une vingtaine de panneaux présentant les photos et les textes prêtés par plusieurs bibliothèques – celle de Liberec, les bibliothèques de Saxe et la bibliothèque qui s’appelle Libri prohibiti. »
C’est à Liberec que l’occupation soviétique de 1968 a fait sa première victime et où la plus grande tragédie s’est produite, rappelle Michal Burian, de l’Institut d’histoire militaire :
« Le char soviétique de type T 62 a heurté les arcades de l’une des maisons sur la place centrale de Liberec. Dans cet accident, neuf habitants de Liberec ont trouvé la mort. »Un tank du même type entrera symboliquement le 21 août sur la place Edvard Beneš de Liberec, tandis qu’un autre utilisé par les troupes soviétiques en 1968, un T 54, apparaîtra 40 ans après devant le Musée national de Prague où les traces des tirs sont toujours visibles sur la façade du bâtiment.
Dès ce lundi, une exposition d’affiches, de caricatures et de messages adressés en août 1968 par des Praguois aux soldats du pacte de Varsovie en réaction à l’occupation est à voir sur la place Venceslas. Elle a été inaugurée par l’auteur lui-même, le reporter autrichien Franz Goess. Ancien photographe de Paris Match et d’autres magazines, Goess, qui a aujourd’hui 79 ans, est venu en Tchécoslovaquie le 20 août 1968 pour le tournage d’un film et il a ainsi été le premier reporter étranger à documenter l’invasion dès le début, au moment ou le monde l’ignorait encore.« L’an 1968 – le Printemps de Prague » est aussi le thème d’une conférence qui se poursuit à Olomouc, ville universitaire de Moravie du Nord. L’ancien dissident, puis diplomate après 89, Jiří Dienstbier, qui était journaliste à la Radio tchèque en août 1968, ou le médiateur de la République, Otakar Motejl, un des rares avocats sous le communisme à avoir défendu les dissidents, prennent part aux débats. František Mezihorák, de l’Université Palacký d’Olomouc, explique pourquoi c’est justement Olomouc qui accueille cette conférence :« Olomouc a été un centre très important des événements de 1968. Olomouc a aussi été durement frappée par la dite normalisation dans les années 1970. Les conséquences de 1968, sous forme d’activités de certains personnages de la ville, ont, hélas, revêtu, une dimension nationale, et cet anniversaire est l’occasion d’en discuter. »
Olomouc a aussi été l’une des villes tchèques et moraves très touchées par la présence dite temporaire des troupes soviétiques, présence qui a duré 23 ans.