Décès du diplomate et ancien dissident, Rudolf Slansky

Rudolf Slansky, photo: CTK

L'ancien diplomate et dissident, signataire de la Charte 77, Rudolf Slansky est décédé, lundi, à l'âge de 71 ans.

Rudolf Slansky,  photo: CTK
« Après une vie compliquée sous le communisme, Rudolf Slansky s'est réalisé personnellement dans le travail pour son pays. » C'est avec ces mots que le président Vaclav Klaus a apprécié, à la Télévision tchèque, le travail que Rudolf Slansky a accompli au poste de diplomate en Russie et en Slovaquie. Les quarante ans de communisme en Tchécoslovaquie ont, en effet, marqué profondément le parcours de Rudolf Slansky. Après avoir passé son enfance à Moscou où son père, Rudolf Slansky, numéro deux du pouvoir communiste, était parti en exil, il fut interné par les organes du ministère de l'Intérieur en rapport avec le procès de son père, condamné à mort lors des purges staliniennes des années 1950 en compagnie de onze autres fonctionnaires, dont Arthur London et André Simone. Membre du parti communiste dans les années 1960, Rudolf Slansky en fut exclu après 1968, date de l'invasion soviétique, en raison de ses activités pendant le processus du renouveau. Durant la période dite de normalisation des années 1970, il a fait partie du mouvement de dissidence et a été l'un des signataires de la Charte 77, avec Vaclav Havel, Jan Patocka et Ludvik Vaculik.

Après la chute du régime, Rudolf Slansky a exercé le poste d'ambassadeur tchécoslovaque, puis tchèque, à Moscou, et entre 1997 et 2004, à Bratislava. Jiri Dienstbier, chef de la diplomatie de l'époque, souligne dans un article publié par le quotidien MfD que Rudolf Slansky était non seulement un excellent diplomate qui entretenait des contacts avec de nombreuses personnalités, mais aussi un excellent spécialiste, très travailleur, capable de faire des analyses et recommandations et, surtout, l'un des plus honnêtes hommes qu'il ait jamais connus. Pour l'actuel chef de la diplomatie Cyril Svoboda, qui a fait la connaissance de Rudolf Slansky il y a plus de quarante ans, il était un diplomate remarquable, un homme particulièrement courageux et qui avait le sens de l'humour. Le fait qu'il soit resté le plus longtemps en poste à Moscou et à Bratislava témoigne le mieux, d'après Svoboda, du travail qu'il a accompli en tant qu'ambassadeur. « Je dirais une seule phrase qui, je pense, est précise : Rudolf Slansky était un homme de principes éthiques fermes et d'une bonté sans bornes, » a dit à l'agence CTK sur le décès de son ami Pavel Rychetsky, président de la Cour constitutionnelle.