Décès d'un garçon tchèque dans sa famille adoptive en Suède
Un procès suivi de très près en Tchéquie a commencé ce lundi dans la ville suédoise de Jönköping : les accusés sont les parents adoptifs d'un garçon tchèque de 4 ans, Erik, mort le 8 janvier dernier des suites de mauvais traitements.
Le cas du petit Erik est une tragédie sans précédent. Au lieu d'une famille nouvelle, Erik a trouvé la mort en Suède. Depuis juillet dernier, il était accueilli par une famille plutôt aisée, ayant passé les tests nécessaires et qui élevait leur propre fille. Le 8 janvier dernier, les parents adoptifs d'Erik ont appelé le médecin après avoir constaté que le garçon ne respirait plus. Les médecins ont trouvé sur son corps de nombreuses blessures non soignées. Selon le procureur suédois, la défaillance pulmonaire serait la cause directe de la mort du garçon, mais les médecins ont constaté également une septicémie et une méningite. Puisque les preuves que ces blessures aient été causées par ses parents adoptifs font défaut, ces derniers sont accusés de négligences graves et d'homicide involontaire, un crime passible de 6 ans de prison, au maximum. Les photos soumises au tribunal montrant les hématomes et les plaies ouvertes sur le corps d'Erik contrastent avec l'assurance des parents qui disent ne pas se sentir coupables. La seule chose qu'ils admettent est que le garçon était problématique et coléreux.
Quel était le destin d'Erik avant d'être adopté, comment les adoptions internationales se passent-elles ? Eva Pilatova, directrice du foyer d'enfants de Brno où Erik était élevé, nous donne quelques éléments de réponse. Toujours très choquée par l'événement, elle a insisté pour éviter des questions personnelles sur Erik qu'elle avait voulu elle-même adopter :
« Erik est né prématuré à Prostejov, d'où il a été déplacé à l'hôpital de Brno et ensuite directement dans notre foyer puisque sa mère n'avait pas la possibilité de s'occuper de lui. Pour ce qui est des adoptions internationales, on y a recours si les recherches d'une famille adoptive en République tchèque n'aboutissent pas au bout de six mois. Après ce délai, la demande d'adoption est soumise au ministère du Travail et des Affaires sociales qui s'adresse à l'Institut de protection internationale et juridique de l'enfant, qui est le seul organe compétent pour chercher des parents adoptifs à l'étranger. »
Comment le processus se passe-t-il dans la pratique ? Est-ce que les parents adoptifs viennent chercher l'enfant directement en Tchéquie ?
« L'Office de protection internationale et juridique de l'enfant informe la directrice du foyer sur les candidats à l'adoption. Ceux-ci viennent voir l'enfant, passent avec lui à peu près une semaine et lorsqu'ils décident de l'adopter, un mois après ils viennent le chercher. »
Le cas d'Erik, aussi tragique soit-il, ne devrait pas discréditer les adoptions internationales. N'osant pas juger le système en tant que tel, Eva Pilatova convient que c'est souvent la seule chance :
« En ce qui concerne la perspective des enfants qui n'ont pratiquement aucune chance d'être adoptés en Tchéquie, puisqu'il s'agit d'enfants roms ou ayant un handicap grave, je peux dire que pour ces enfants c'est la seule chance de trouver une famille. En cinq ans d'existence de l'Institut, près de 200 enfants ont trouvé leurs parents adoptifs à l'étranger, et six étaient de notre foyer de Brno. »