Défense : Prague s’apprête à débourser 600 millions d’euros pour des hélicoptères américains

L’hélicoptère UH-1Y Venom, photo: ČTK/Ožana Jaroslav

Le gouvernement tchèque a annoncé jeudi qu’il avait fait son choix concernant l’acquisition d’hélicoptères pour l’armée : ce seront finalement douze appareils, dont quatre de combat, et tous fabriqués par la société américaine Bell Helicopter Textron. Le contrat, qui doit être signé avant la fin de l’année, s’élèverait à 14,5 milliards de couronnes tchèques, soit 600 millions d’euros.

L’hélicoptère UH-1Y Venom,  photo: ČTK/Ožana Jaroslav

Cela fait déjà de nombreux mois que l’achat d’hélicoptères par Prague est dans les tuyaux et figure au menu des discussions entre responsables tchèques et américaines. Le potentiel contrat était notamment l’un des sujets importants lors de la visite d’Andrej Babiš à la Maison Blanche en mars dernier, alors que Donald Trump continuait de réclamer aux Etats membres de l’OTAN d’augmenter leur budget militaire.

Double satisfaction pour Washington, puisque Prague a décidé d’acheter américain et que le choix des hélicoptères se faisait entre les produits d’une filiale de Lockheed Martin (Sikorsky) ou de Textron (Bell). C’est donc finalement la deuxième option qui a été choisie, avec huit hélicoptères « multirôle » UH-1Y Venom et quatre d’attaque AH-1Z Viper.

Jan Pejšek, du ministère tchèque de la Défense :

« Le contrat porte également sur les systèmes d’armement dont seront équipés les appareils, sur les pièces détachées, le service après-vente et la formation de nos pilotes. Donc c’est un paquet complet. Par ailleurs, nous avons demandé à la partie américaine de faire en sorte que des entreprises tchèques puissent figurer parmi les fournisseurs. »

Le Premier ministre tchèque a indiqué jeudi qu’il restait plusieurs détails à régler, notamment sur les modalités de paiement. Andrej Babiš a précisé que « le constructeur américain tablait sur des acomptes ».

Le ministre de la Défense, Lubomir Metnar, a estimé que ce contrat important pourrait néanmoins être finalisé avant la fin de l’année, ce qui permettrait à l’armée tchèque de disposer des premiers hélicoptères en 2023.

Membre de l’OTAN depuis vingt ans, la Tchéquie s’est engagée à augmenter la part de son budget consacrée à la défense à 1,4% du PIB dans deux ans, pour atteindre la barre des 2% en 2024.

Pavel Fischer,  photo: Khalil Baalbaki,  ČRo
Malgré un autre récent gros contrat d’armement pour des véhicules blindés, pour un montant total de 240 millions d’euros, le gouvernement a récemment été critiqué par une commission sénatoriale qui lui a reproché de ne pas tenir ses engagements budgétaires en la matière.

« Il est temps de moderniser nos systèmes de défense, d’interrompre notre dépendance aux systèmes d’armement soviétiques, et de faire en sorte que nos soldats puissent remplir les missions qui leur sont confiées dans le cadre de l’OTAN et que l’Etat s’est engagé à remplir », a déclaré le sénateur Pavel Fischer (indépendant), président de la commission sénatoriale en charge des affaires de défense.