Le Premier ministre, Jiri Paroubek, a annoncé la démission de son cabinet pour lundi, ce qui pourrait ouvrir, selon lui, « la voie au nouveau gouvernement ». Pourtant rien n'est plus incertain, car la coalition gouvernementale ne dispose pas de la majorité à la Chambre des députés.
Jiri Paroubek, photo: CTK
Gagner les élections législatives ne donne pas toujours la chance de former un gouvernement. C'est ce qui est arrivé au Parti civique démocrate (ODS), lors des législatives de juin en République tchèque. Vainqueur des élections, certes, mais obligé de composer avec d'autres formations politique pour former un gouvernement. Une difficulté de plus pour le président de l'ODS, futur Premier ministre et chargé de la formation du nouveau cabinet, Mirek Topolanek. Les trois partis de la coalition, l'ODS, les chrétiens-démocrates et les Verts ne disposent même pas de la majorité à la Chambre des députés avec cent voix contre cent voix aussi à l'opposition. En plus de cela, la social-démocratie qui se retrouve dans cette opposition avec les communistes ne compte aucunement abandonner le gouvernail sans concessions. Parmi elles, le plus dur à avaler pour l'ODS est certainement l'abandon de sa conception de la politique fiscale basée sur l'impôt unique, l'un des chevaux de bataille de sa campagne électorale. Le Premier ministre sortant vient de créer une certaine surprise en annonçant la démission de son cabinet pour lundi. Jiri Paroubek affirme que rien ne l'obligeait à faire ce pas, mais que c'était un geste de bonne volonté envers la coalition. Il n'a pas oublié d'ajouter que cela ne garantissait en rien que les sociaux-démocrates seraient prêts à tolérer le nouveau gouvernement.
Vaclav Klaus et Mirek Topolanek, photo: CTK
Le président de l'ODS, Mirek Topolanek, ne voit pas de bonne volonté dans cette démission qu'il considère comme tout à fait naturelle et normale, dans les lettres de la Constitution et répondant aux résultats des législatives. Le président de la République qui se déclare prêt à nommer le cabinet de Mirek Topolanek reste sur l'expectative. Vaclav Klaus :
« Ce gouvernement peut présenter sa démission quand il le veut, c'est évident. La démission peut être de deux sortes : normale ou après la session constituante de la Chambre des députés. Donc si ce gouvernement présente sa démission dans une minute, demain, après-demain, c'est une chose que je ne commenterais pas, sur laquelle je n'ai rien à dire. »
L'avenir du cabinet de Mirek Topolanek est incertain : il doit recevoir la confiance des députés dans les trente jours, ce qui sera difficile en raison de l'égalité du nombre de voix coalition gouvernementale/opposition et de la volonté des sociaux-démocrates de ne rien abandonner gratuitement.