Députés sociaux-démocrates et communistes s'entendent pour passer outre les vetos du président Klaus

Zdenek Skromach et Bohuslav Sobotka, photo: CTK

Pour sa dernière séance avant les élections législatives des 2 et 3 juin prochains, la Chambre des députés a adopté, mardi, trois projets de loi auxquels le président de la République avait pourtant opposé son veto. La République tchèque dispose donc désormais d'un nouveau code du travail, d'une toile d'hôpitaux financés par l'Etat et les caisses d'assurance-maladie et d'une réglementation limitant les heures d'ouverture des monts-de-piété.

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Il aura fallu le soutien des députés communistes pour que les projets de loi présentés par les ministres sociaux-démocrates soient finalement adoptés par la chambre basse du Parlement, et ce après que Vaclav Klaus ait fait valoir son droit de veto.

Concrètement, et par exemple, selon le nouveau Code du travail, à partir du 1er janvier 2007, tous les contrats devront être conclus par écrit, le montant des indemnités de licenciement équivaudra au minimum à trois mois de salaire moyen au lieu de deux actuellement, ou encore le préavis de licenciement sera unifié à deux mois. L'opposition, avec à sa tête le Parti civique démocrate, ODS, estime que cette nouvelle législation est par trop favorable aux employés. Une critique que réfute bien entendu son auteur, le ministre du Travail et des Affaires sociales, Zdenek Skromach :

Zdenek Skromach et Bohuslav Sobotka,  photo: CTK
« Cette loi libère un espace entre les employeurs et les employés. Je pense qu'elle possède beaucoup d'éléments qui apportent plus de libéralisme et une plus grande flexibilité sur le marché du travail. Peut-être qu'elle n'est pas comme le voudraient les partis de droite comme l'ODS ou monsieur le président de la République. Quoiqu'il en soit, c'est un code qui défend les droits des employés, permet aux syndicats de mener des négociations collectives et d'obtenir de bonnes conditions pour les employés. En même temps, il protège les employeurs de manière à ce qu'ils disposent d'un cadre bien défini dans leur relation avec les employés. Il leur permet, par exemple, d'étaler le temps de travail plus facilement, d'embaucher ou de licencier, mais cela entraîne aussi certaines obligations auprès du Bureau de l'emploi. »

David Rath,  photo: CTK
L'autre loi qui a fait naître une multitude de réactions est celle relative aux hôpitaux financés par l'Etat et les caisses d'assurance-maladie. Dans les faits, le ministre de la Santé, David Rath, a établi une liste de plus de 140 hôpitaux à pouvoir bénéficier de ce financement, et ce de manière à empêcher leur transformation en sociétés par actions dans le cadre de leur privatisation. Parallèlement, l'Etat aura droit de regard sur le fonctionnement, nombre de lits et soins, de ces hôpitaux.

Enfin, la troisième loi adoptée par les députés et dont le président de la République avait récemment affirmé qu'elle était candidate au titre de « pire loi de l'année », est celle visant à limiter les heures d'ouverture des monts-de-piété (le plus souvent des prêteurs à gage). Désormais, les « bazars », comme ils sont communément appelés, ne seront plus ouverts la nuit, et ce dans le but de réduire le trafic de marchandises volées.