Des députés démocrates chrétiens proposent l'interdiction des avortements

Le député chrétien démocrate, Jiri Karas

Des opposants et des partisans de l'interruption volontaire de grossesse se sont retrouvés, mardi, à un séminaire, tenu à la Chambre des députés à l'initiative du député chrétien démocrate, Jiri Karas, l'un des trois auteurs du projet de loi proposant d'interdire les avortements en Tchéquie.

Après que la Chambre des députés ait repoussé, en juillet dernier, le projet de 8 députés chrétiens démocrates sur l'interdiction presque totale de l'avortement, 3 députés de ce même parti viennent de soumettre un nouveau projet, selon lequel, les avortements seraient interdits en Tchéquie, à une exception près: les cas où la poursuite de la grossesse mettrait en péril la vie de la mère.

Le jeu sur les sentiments a marqué la reprise du débat organisé à la Chambre des députés par les chrétiens démocrates. Pour commencer, on a projeté des images d'enfants nés morts ou peu après la naissance à la suite de malformations congénitales. Cela pour défendre les avortements. Un peu plus tard, on a vu, sur la vidéo, des corps de foetus déchiquetés pendant l'avortement. Cela pour appuyer son interdiction. L'attitude des médecins invités n'a pas été unanime. Les images émotionnelles n'ont pas changé celle du président de l'Ordre des médecins, David Rath, d'après lequel l'interdiction ne résout rien, au contraire, elle risque de faire de l'avortement une affaire criminelle. Pour Petr Hach, embryologiste, la vie humaine commence dès le moment de la conception, et l'avortement est un infanticide. Pour d'autres, dont le chirurgien Pavel Pafko, la valeur du libre choix est au-dessus de la valeur de la vie. Le choix de la maternité voulue, tout comme le choix de l'avortement, doit être un droit.

Les députés examineront le projet à leur prochaine session de décembre. La tentative des députés chrétiens démocrates d'interdire les avortements vient au moment où leur nombre a considérablement baissé en Tchéquie. L'avortement est une solution pour moins de 29 000 femmes, annuellement...