Le parti chrétien-démocrate pour un durcissement de la législation relative aux IVG
Le parti chrétien-démocrate a relancé le débat sur les interruptions volontaires de grossesse, réagissant ainsi au projet de loi soumis par le ministre de la Santé proposant que l’IVG puisse être pratiquée en RT sans égard à la nationalité de la femme, donc aussi aux ressortissantes étrangères.
Le ministre de la Santé, Tomáš Julínek, propose de lever la barrière législative actuelle ne permettant de pratiquer l’IVG aux femmes de nationalité autre que tchèque. Le projet ministériel bénéficie du plein soutien de la Société tchèque des médecins gynécologues et obstétriques. Celle-ci trouve la norme conforme à la tendance mondiale que la République tchèque, elle-aussi concernée par un afflux de ressortissants étrangers, ne peut éviter. Par contre, le nouveau projet de loi se heurte à l’opposition catégorique du plus petit partenaire de la coalition, la KDU-CSL /parti chrétien-démocrate/, qui souhaiterait que l’IVG soit interdite en République tchèque, comme en Pologne voisine. Peu importe qu’à défaut de loi respective, des femmes polonaises soient contraintes de chercher de l’aide à l’étranger, le plus souvent justement auprès des gynécologues tchèques. Le vice-président du parti chrétien-démocrate, David Macek, explique les raisons pour lesquelles le projet de loi sur l’IVG est inadmissible pour lui :
« Parce qu’il élargit encore la norme actuelle, déjà assez bénévole, en introduisant deux points nouveaux : premièrement que l’IVG pourra être pratiquée au-delà de la 24e semaine en cas de malformation grave du fœtus. Deuxième point : alors que jusqu’à présent, les avortements peuvent être pratiqués uniquement aux femmes qui résident en RT, le projet du ministre de la Santé l’élargit aux ressortissantes étrangères. »
Le partisan du projet, Vladimír Dvořák, président de la Société tchèque des gynécologues, souligne, par contre, que la responsabilité des femmes vis-à-vis de la planification de la grossesse augmente et que les statistiques des dernières années accusent une tendance à la baisse : de 109 000 avortements en 1990 à près de 25 000 l’année dernière. Toujours selon Vladimír Dvořák, le parti chrétien-démocrate relance un débat qui n’est plus d’actualité en RT : la législation reflète l’opinion de 80% de la population, selon laquelle l’interruption doit rester légale et la femme doit avoir le droit de se décider. Quant aux médecins, ils sont unanimes : la limitation des IVG n’est pas un moyen de réduire leur nombre mais en revanche un moyen limitant les interventions clandestines présentant des risques de santé élevés.
Le vice-président du parti chrétien-démocrate, David Macek, reste toutefois intransigeant sur sa position : son parti n’appuiera pas le nouveau projet de loi sur l’IVG qui s’annonce ainsi comme un nouvel objet de litige au sein de la coalition, à côté des paiements de régulation. Par une lettre ouverte, le député a même invité le président de la République, Vaclav Klaus, à engager un large débat public à ce sujet. Son appel est resté, pour l’instant, sans réponse…