Des nouvelles du ciel : les pilotes de la CSA demandent des salaires plus élevés
Les pilotes de la compagnie aérienne tchèque CSA demandent des augmentations de salaire conséquentes et de plus en plus d'avions tchèques sont pilotés par des étrangers, tels sont deux thèmes développés ce jeudi par le quotidien économique tchèque, Hospodarské noviny.
CSA, la compagnie aérienne tchèque s'apprête à vivre des heures de négociations serrées : Jaroslav Tvrdik, président de la compagnie et ancien ministre de la Défense, vient de recevoir sur sa table la proposition qui doit renouveller le contrat collectif établi entre les pilotes de la CSA et leur direction, et qui arrive à échéance fin décembre. Le président du syndicat professionnel des pilotes, Radomil Kratochvil a expliqué, à cette occasion, que les changements envisagés s'inspiraient du modèle structurel de la compagnie Delta Airlines : tout comme cette dernière, CSA fait partie de l'alliance aérienne SkyTeam qui regroupe en son sein 9 compagnies. Un des points susceptibles de faire l'objet d'âpres discussions concernera en effet l'augmentation souhaitée des salaires des pilotes, sur une période de trois ans, à hauteur de 70% du salaire moyen des pilotes de SkyTeam. Si tel était le cas, le salaire moyen mensuel des pilotes de la CSA pourrait atteindre 220 000 couronnes, d'ici à 2007.
Si les pilotes sont optimistes, s'appuyant sur une promesse allant dans ce sens de la part de leur direction l'année passée, Jaroslav Tvrdik considère cela d'un autre oeil : 2005 doit être une année de dépenses importantes pour la compagnie tchèque, notamment dans l'optique du financement prévu de douze nouveaux avions. D'autre part, les coûts engendrés par le prix élevé du pétrole ne lui ont pas permis d'atteindre le chiffre d'affaires escompté. Mais, d'un autre côté, cette année a vu des records au niveau du nombre de passagers, avec plus de 4,4 millions, et les recettes issues des charters et du catering par exemple doivent être particulièrement importantes.
Outre ces négociations salariales à venir, Hospodarské noviny s'est aussi penché sur une caractéristique des équipes de bord, à l'heure actuelle : du fait d'un déficit de pilotes tchèques, et notamment de capitaines, les compagnies du pays recrutent de plus en plus chez leurs voisins européens, qui paradoxalement en ont, pourrait-on dire, en surplus, surtout après la cascade de faillites des compagnies telles que Sabena ou Swiss Air. La porte-parole de la compagnie tchèque, Fischer Air, explique en effet que s'ils n'assuraient pas une certaine quantité d'heures de vol, les pilotes pourraient se voir retirer leur licence, plus difficile à récupérer par la suite.Même au sein de la principale compagnie tchèque, CSA, le nombre de pilotes étrangers a augmenté, alors que récemment encore, la maîtrise du tchèque était la condition sine qua non pour y travailler : parmi ces pilotes étrangers, les Slovaques y sont en majorité, mais deux pilotes italiens viennent de rejoindre leurs rangs. A Travel Service au contraire, ces pilotes originaires d'Allemagne, d'Irlande, de France ou de Hollande en représentent plus d'un tiers. Et deux femmes, une Danoise et une Allemande, sont les deux recrues les plus récentes de la compagnie.