Des tentes de réfugiés dans le centre de Prague

Le camp de réfugiés dans le centre de Prague, photo: www.lekari-bez-hranic.cz

Un camp de réfugiés, avec des tentes de réfugiés et sanitaires, a été monté, mardi, dans le centre de Prague, dans le cadre d'une exposition organisée par Médecins sans frontières, pour sensibiliser l'opinion publique à la situation des personnes contraintes de fuir leur pays d'origine.

L'exposition intitulée « Un camp de réfugiés dans le coeur de la ville » permet aux visiteurs de vivre un instant la situation des réfugiés qui sont actuellement au nombre de 33 millions dans le monde, selon le Comité pour les réfugiés et les immigrants. Irena Koskova, membre de Médecins sans frontières en République tchèque qui vient de rentrer de deux missions au Niger et au Mozambique, nous y accompagne en expliquant comment cela se passe sur le terrain :

« Alors, ici, il y a des tentes pour loger : cette tente de type Sahara, on l'utilise dans le désert. Elle est conçue pour 20 personnes et même plus, elle peut être pour plusieurs familles. La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants, parce que les hommes ont été tués ou ils sont à la guerre... Il y a des camps de réfugiés où les gens restent parfois pendant plus de dix ans. Ce que vous voyez ici, c'est un centre nutritionnel pour le traitement de la malnutrition des enfants - il y a des filtres pour l'épuration de l'eau, aussi des laits thérapeutiques, des balances pour peser les enfants. Ici, vous pouvez voir la partie médicale. Chaque personne qui arrive dans un camp de réfugiés doit être consultée par une infirmière ou un médecin, ensuite on vaccine les enfants de moins de 15 ans, d'abord contre la rougeole car c'est une maladie très contagieuse qui peut tuer beaucoup d'enfants. Ici, de l'autre côté, c'est la tente où l'on traite le choléra. Les maladies qui tuent le plus sont les diarrhées et les maladies respiratoires. Pour l'eau, c'est très difficile parce qu'il y a beaucoup de monde, les besoins en eau sont très importants, alors la première journée, on essaie de donner 5 litres par personne et puis on donne jusqu'à 20 litres. Dans cette tente, c'est la cuisine : vous pouvez voir la ration pour un adulte qui est de 2500 kcal par jour. Quand les réfugiés arrivent dans le camp, on leur distribue du sel, du sucre, du maïs, de l'huile et des haricots. Au début, la nourriture est distribuée chaque semaine, et après c'est une fois par mois. »

Fondée en 1971 en France, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières possède, depuis janvier 2007, un bureau permanent à Prague. Dix médecins tchèques sont en ce moment en mission en Colombie, au Libéria, au Tchad, au Soudan, en Ethiopie, au Mozambique, en Birmanie. L'objectif de MSF est de soigner mais aussi de témoigner. Le docteur Ondrej Simetka, membre de la présidence de MSF à Vienne, et qui a pris part à 7 missions, souligne qu'il est de plus en plus difficile d'acheminer l'aide aux réfugiés. Non seulement parce que le manque de sécurité s'aggrave, mais aussi parce que l'aide humanitaire devient l'objet d'intérêts politiques et militaires. En outre, aucune protection n'est accordée aux « personnes intérieurement déplacées », comme sont définies les personnes contraintes de quitter leur domicile tout en restant dans leur pays. MSF ne fait toutefois pas de distinction entre les différents types de réfugiés, souligne Ondrej Simetka:

« Chaque personne en fuite a le droit à l'assurance de ses besoins fondamentaux: l'eau, la nourriture, l'abri, la sécurité et les soins médicaux. »

L'exposition itinérante « Un camp de réfugiés dans le coeur de la ville » restera à Prague jusqu'à dimanche. Ensuite, elle se poursuivra à Berne, en Suisse, et cette année elle sera encore à voir en Italie, en Autriche et aux Etats-Unis.