Détention provisoire pour les deux Tchèques arrêtés à Cuba

La mise en garde à vue de deux citoyens tchèques, à Cuba, s'est transformée en détention provisoire. Quelles sont les dernières informations sur cette affaire ? Une question à laquelle répond Alain Slivinsky.

Les autorités cubaines viennent de faire savoir à Ivan Pilip et Jan Bubenik, deux citoyens tchèques arrêtés à Cuba, le 12 janvier, qu'ils sont accusés d'activités orientées contre la sécurité de l'Etat, dans le but de déclencher un soulèvement. Une information fournie à l'agence de presse tchèque, la CTK, par l'épouse d'Ivan Pilip, Lucie, qui se trouve dans la capitale cubaine depuis le week-end dernier. Selon Mme Pilipova, les deux Tchèques sont, maintenant, en détention provisoire. Ils peuvent passer en prison jusqu'à soixante jours. D'après Hynek Kmonicek, vice-ministre des Affaires étrangères tchèques, ils peuvent passer en justice à n'importe quel moment, quand l'enquête sera clôturée. La détention provisoire pourrait être, aussi, prolongée à 180 jours. Mme Pilipova a encore indiqué que l'accusation de La Havane n'est basée que sur un seul fait : La rencontre d'Ivan Pilip et Jan Bubenik avec deux personnes de l'opposition contre-révolutionnaire. S'ils étaient reconnus coupables, ils pourraient être condamnés à une peine allant jusqu'à 20 ans de prison. Lors d'un procès éventuel, les deux Tchèques ne pourraient être défendus que par des membres de l'Ordre des avocats cubains. Les diplomates sont déjà entrés en contact avec un bureau d'avocats de La Havane possédant des expériences avec la défense des étrangers. Selon Ramon Antunes, un avocat de l'opposition, qui a quitté Cuba, il n'y a pas longtemps, il faut d'abord effectuer une pression politique sur les autorités cubaines. Seulement après, les avocats pourront jouer un rôle positif. Quelles sont les conditions de détention des deux Tchèques ? Des lits superposés pas très confortables, un W-C ouvert, de l'eau courante pendant vingt minutes, une fois par jour. La nourriture serait assez bonne, tout comme la conduite des gardes à l'égard des détenus. Mme Pilipova a pu remettre à son mari des dessins de ses enfants, des chaussettes et du linge, des photographies et des livres. Elle est persuadée qu'avec l'aide du monde entier, on arrivera rapidement à la libération d'Ivan Pilip et Jan Bubenik. D'un autre côté, on apprend que les six députés tchèques qui devraient faire partie de la délégation, qui se rendra à La Havane pour intervenir dans cette affaire, ont reçu les visas cubains. Petra Buzkova, vice-présidente de la Chambre, a indiqué que la date du départ de la délégation n'a pas encore été fixée. On attend la motivation officielle de la mise en détention provisoire des deux citoyens tchèques. Activités diplomatiques encore : le Mexique serait prêt à répondre positivement à la demande des autorités tchèques d'intervenir à Cuba en faveur d'Ivan Pilip et Jan Bubenik. Toutes les initiatives déployées et d'autres qui le seront encore seront-elles entendues par La Havane ?