Devons-nous combattre auprès des Américains ?
Devons-nous combattre auprès des Américains en Irak ? C'est la question à « la une » actuellement en Tchéquie, tant au niveau officiel qu'individuel. Omar Mounir
Quelle attitude est celle des officiels ? Quelles chances à cette demande d'aboutir d'autant qu'elle pourrait être de conséquences lourdes pour la Tchéquie ?
Le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, a déclaré que Prague ne donnera pas un chèque en blanc aux USA. Se rangeant derrière la légalité internationale, il recommande au gouvernement de surseoir à toute décision, en attendant que l'ONU se prononce. C'est probablement la raison pour laquelle il n'y a pas de communiqué gouvernemental mais des déclarations éparses.
Pour Jaroslav Tvrdik, chef de la Défense, le doute n'est plus permis, Saddam Hussein détient des armes de destruction massive, et il y a lieu d'intervenir contre lui, sans même attendre le feu verts des Nations unies. Mais il argue d'une difficulté majeur : le nerf de la guerre. Il songe à l'émission d'un emprunt public, mais il ne pense pas que le projet puisse passer au Parlement.
A propos de parlement, les observateurs estiment, que si la participation de la Tchéquie au conflit irakien passerait au Sénat, faudrait-il d'abord que la demande y parvienne. Car il n'est pas dit, estime-t-on, que les députés la laisseraient passer. Si l'Union de la Liberté soutenait la demande américaine, les communistes lui diraient non. Quand aux sociaux-démocrates et aux députés de l'ODS, ils ne semblent avoir dégagé aucun consensus là-dessus, tandis qu'on appelle à des manifestations contre la guerre pour le 15 janvier.
Que pense le Tchèque moyen de la question ? Traditionnellement les Tchèques réprouvent le recours à la force, hormis une minorité. Et de fait, il ressort d'un sondage CVVM de fin novembre, que les Tchèques partisans de l'intervention en Irak ne sont que 28% alors que les opposants atteignent 58%. Seuls 14% sont indécis.
C'est le plus souvent que les opposants à la guerre se prévalent de la légalité internationale, de considérations morales ou de l'incertitude quant aux intentions réelles des Américains.