La Tchéquie face à l'imminente guerre en Irak
La République tchèque adoptera une position concrète sur l'éventuelle guerre en Irak, quand elle aura éclaté. Une décision du Conseil de l'Etat.
Le Conseil de sécurité de l'Etat tchèque s'est réuni en session extraordinaire, lundi soir. Au programme, naturellement, l'imminente guerre en Irak. Les membres du Conseil, dont le président de la République, Vaclav Klaus, le Premier ministre, Vladimir Spidla, le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, ont décidé que sans le mandat de l'ONU, la Tchéquie ne se déciderait pour une position concrète que lorsque cette guerre aura éclaté. Le Conseil de sécurité a confirmé, aussi, le mandat de l'unité de décontamination chimique de l'Armée tchèque, basée au Koweït. Les 400 membres de cette unité n'interviendront que dans le cas de l'emploi des armes de destruction massive par le régime de Saddam Hussein. Selon le ministre de la défense, ils ne devraient pas se retrouver dans les premières lignes, mais dispenser une aide humanitaire, cela dans les pays de la région, mais aussi, éventuellement, en Irak. Les politiciens pensent que le mandat accordé à cette unité par le Parlement est suffisant. Il est donc inutile de le modifier. De son côté, le président de la République, Vaclav Klaus, est persuadé que la position adoptée par la représentation politique du pays répond à celle de l'opinion publique tchèque, qui est contre la guerre. Il convient de dire que la position de la République tchèque n'est pas simple. En effet, elle est prise entre deux feux. D'un côté, elle ne peut renier une alliance étroite avec les Etats-Unis et devrait donc les soutenir. De l'autre, elle aspire à devenir membre de l'Union européenne dont les deux membres les plus influents, la France et l'Allemagne, se sont déclarés ouvertement contre la décision des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Espagne, de mener une guerre contre l'Irak. Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, l'ancien ministre des Affaires étrangères tchèques, Jan Kavan, a déclaré que, sans le mandat de l'ONU, la guerre éventuelle contre l'Irak n'aurait aucune légitimité politique et serait une violation de la Charte de l'ONU. Les Etats-Unis et les Etats qui les soutiennent seraient isolés, et le risque des actes terroristes augmenterait. Selon Kavan, il est exclu que l'ONU soit démantelée à cause de la guerre en Irak. Il réfute, ainsi, certaines spéculations apparues ces derniers jours.