"Directive Bolkestein": « un vrai consensus » entre Français et Tchèques
La désormais célèbre directive européenne sur les services, ou "directive Bolkestein", du nom du rapporteur de la première version de cette directive controversée, Frits Bolkestein, vient de faire l'objet de débats passionnés au Parlement européen. Une version remaniée, édulcorée pour certains, vient d'être adoptée par les eurodéputés, cette semaine, en première lecture. Pour en parler avec nous aujourd'hui, Radio Prague a invité au micro le président de la Fédération française des Travaux Publics, le secteur du BTP étant particulièrement concerné par la nouvelle législation européenne.
« On s'est aperçu que sur un certain nombre de points il y avait une identité de points de vue et surtout une réelle volonté de construire cette Europe. De ne pas forcément attendre tout de l'Europe mais de participer à notre échelle, de faire des propositions... Globalement, on est dans un vrai consensus. »
Qu'est-ce qui vous amène à Prague ?
« L'Europe est le second marché intérieur. A partir de là, on a tout intérêt à nouer des liens avec les voisins, surtout lorsque l'on est entrepreneur de travaux publics. La Tchéquie se situe bien dans cet effort de dégager des idées qui peuvent défendre au mieux les entreprises que l'on représente. »Sur quels principaux sujets ont porté vos discussions avec vos homologues tchèques ?
« Le premier sujet sur lequel on a trouvé un certain consensus est la reconnaissance des systèmes de qualification et de certification. On s'est mis d'accord pour essayer d'avoir une reconnaissance mutuelle de nos systèmes de qualification pour permettre aux entreprises tchèques de travailler en France et aux entreprises françaises de travailler ici. J'ai accepté l'invitation à une conférence à Prague à la fin de l'année sur ces problèmes de certification et de qualification des entreprises. »
A l'heure où nous parlons, la directive sur les services a été adoptée en première lecture au Parlement européen. Est-ce qu'avec vos homologues tchèques vous partagez les points de vue sur le sujet ?
« Comme à Vienne, on s'est rendu compte que nous avions exactement le même point de vue sur cette directive. Nous sommes satisfaits de l'accord tel qu'il a été trouvé et sur lequel nous pensons construire l'Europe de demain. »Aucune divergence de points de vue donc ?
« Non, autant nous étions inquiets lors de la première version de la directive Bolkestein, avec les potentiels risques de fracture sociale, autant nous sommes satisfaits du travail de compromis effectué notamment par Mme Gebhard. »
Et c'est ce que vous avez ressenti chez vos interlocuteurs à Prague ?
« Oui, ils nous l'ont dit clairement tout à l'heure. »
Vous avez également parlé avec eux de projets concrets, comme d'un axe ferroviaire reliant Dresde à Athènes en passant par Prague ?
« Oui, on a parlé de projets européens et nos deux fédérations reconnaissent que le budget européen ne permettra pas de porter suffisamment les projets européens. Donc, on a une véritable inquiétude, et l'une et l'autre, on devra se retourner vers nos gouvernements et vers l'Europe pour faire en sorte que la politique budgétaire prenne en compte trente projets prioritaires. Un livre blanc avait été publié pour insister sur les priorités. Malheureusement on trouve qu'entre la volonté affichée et les actes il y a un certain écart. »