Droits de douane : Prague voudrait attendre l'administration Biden
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Tomáš Petříček, ne juge pas correct d'imposer des droits de douane sur les importations américaines vers l'UE, a-t-il déclaré à l'agence ČTK, ajoutant qu'il serait préférable d'attendre que la nouvelle administration du président élu Joe Biden prenne ses fonctions.
M.Petříček a cependant déclaré qu'il respectait la décision de l'UE, qui impose des droits de douane de 4 milliards USD (près de 90 milliards CZK) en réponse à l'aide de Washington à Boeing aujourd'hui, et commencera à les percevoir à partir de mardi. Il s'agit de la dernière étape du conflit transatlantique qui dure depuis 16 ans à propos de l'aide publique aux avionneurs.
Lors d'une vidéoconférence lundi, le ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce, Karel Havlíček, a appelé la Commission européenne à rechercher la conciliation, a déclaré le service de presse du ministère à ČTK. Les États-Unis ont précédemment imposé des droits de douane sur les produits européens en réponse aux subventions accordées à Airbus.
Le chef de la diplomatie tchèque a déclaré qu'il espérait que les liens économiques entre l'UE et les États-Unis s'amélioreraient plutôt qu'empirer sous la direction du nouveau président.
"Les États-Unis sont notre partenaire clé avec lequel nous devrions essayer d'établir une coopération dans un certain nombre de domaines, y compris les nouvelles technologies (par exemple, la cybersécurité, la 5G et l'intelligence artificielle)", a quant à lui déclaré M. Havlíček. Les États-Unis sont également un excellent partenaire pour rechercher des solutions aux problèmes mondiaux, a-t-il ajouté.
La Confédération tchèque de l'industrie souhaite également que l'UE impose des droits de douane après l'investiture du nouveau président.
Des droits de douane doivent être imposés aux avions américains et à leurs composants, aux fruits, noix et autres produits agricoles, jus d'orange, certains spiritueux, machines de construction et autres produits, ce qui selon les analystes pourrait entraîner la hausse de certains du prix pour les consommateurs européens.
Les États-Unis infligent déjà, depuis plus d'un an, des droits de douane punitifs sur des importations européennes comme le vin, le fromage et l'huile d'olive (à hauteur de 25 %), ainsi que des taxes de 15 % sur les avions Airbus. Washington y avait été autorisée par l'OMC, jusqu'à 7,5 milliards de dollars.