Du nouveau dans la politique du logement

Le gouvernement tchèque, dans sa politique du logement, vient de décider d'apporter une aide plus importante aux jeunes. Plus de détails avec Alain Slivinsky.

La question du logement et des loyers est l'une des plus discutées, en Tchéquie. On ne pourrait pas dire qu'il existe une pénurie des logements mais, d'un autre côté, le montant des loyers ne permet pas à tout le monde d'avoir un logement. Une dure polémique est menée, depuis la chute du communisme, en l989, sur la question des loyers : les propriétaires des logements réclament la levée du contrôle des loyers, les associations de protection des droits des locataires sont contre. Le gouvernement de gauche actuel, mais aussi le précédent de droite, n'ont pas osé libérer complètement le montant des loyers. Pourquoi ? Par crainte de remous sociaux, car les loyers dans le secteur privé de l'immobilier sont bien plus élevés que ceux du secteur public. Le Tchèque moyen ne serait pas en mesure de les payer. Les plus touchés par cette situation, qui conduit à une pénurie artificielle des logements, sont les jeunes ménages. Le gouvernement avait déjà décidé de les aider, en février de cette année, en offrant un crédit d'un montant maximum de 6500 euros. Une hypothèque intéressante, à un taux d'intérêt de 3 % seulement, mais qui ne concernait que les investissements dans la construction d'un nouveau logement. Maintenant, le gouvernement a décidé de contribuer à l'achat de logements plus anciens, éventuellement de maisons familiales. Le Conseil des ministres, réuni à Ceske Budejovice, en Bohême du sud, a arrêté les conditions de l'aide financière pour l'achat d'un logement ancien : le demandeur de cette aide doit avoir moins de 36 ans. Il ne peut être propriétaire ou copropriétaire d'un logement ou d'une maison familiale. Il doit devenir le seul propriétaire du logement ou de la maison achetée, cette dernière ne devant compter qu'un seul appartement. L'aide financière de l'Etat représente 3 % des taux d'intérêts de l'hypothèque, à une concurrence maximum de 26 000 euros pour un appartement, 50 000 euros pour une maison familiale. Quelle que soit la durée du crédit, cette aide n'est valable que pour les dix premières années. La contribution de l'Etat dépend, aussi, de la moyenne des taux d'intérêts hypothécaires pratiqués sur le marché. En dessous de 5 %, l'Etat retirerait son aide. Une bonne initiative, mais pour certains jeunes ménages, le montant des traites mensuelles reste encore trop élevé. En effet, il peut représenter plus des deux tiers du salaire moyen, pour un crédit de 30 000 euros, sur une échéance de dix ans.