Du sud de la France à Prague : des vignerons de passage dans la capitale

Photo: Archives de Radio Prague

Un petit coin du sud de la France était présent la semaine dernière dans un restaurant de la place Venceslas. Une soirée de dégustation de produits locaux organisée par l’agence Atout France a servi à présenter à Prague le Languedoc. Des vignerons de la région étaient présents pour l’occasion avec pour objectif d’assurer la pérennité de l’œnotourisme, une forme de tourisme en laquelle Jean-François Pouget, directeur marketing et communication d’Héraut Tourisme, croit beaucoup, comme il l’a expliqué au micro de Chloé Fiancette et d’Anton Kucherov.

Photo: Archives de Radio Prague
« Ceci est un théâtre, et les acteurs sont les vignerons. Quand vous voyagez, vous voulez voir du pays, goûter les spécialités, mais vous voulez aussi rencontrer les gens qui habitent la région. » C’est ainsi que Jean François Pouget a commencé sa conférence, axée sur la rencontre avec ceux qui travaillent le vin. Le directeur marketing et communication de l’Agence de tourisme de l’Hérault revient sur cette idée du tourisme thématique, qui se concentre sur le contact avec les producteurs locaux :

« La raison de ma présence est d’associer le vin et le tourisme, et donc de présenter une nouvelle façon de voyager autour de thématiques et de rencontres. Ici, il y a une présentation de vins pour des importateurs et des restaurateurs. Et l’idée était, puisqu’il y avait des vignerons, de faire venir des journalistes et des opérateurs. De cette façon, ils avaient le paysage des hommes et des femmes qu’un touriste peut rencontrer, et pas seulement en photo. »

La région du Languedoc a la particularité d’avoir le plus grand vignoble du monde, qui est également le plus ancien de France. La géographie de la région est très diversifiée, ce qui permet une grande variété de vins. Fort de cet avantage, le Languedoc a développé son tourisme autour de ses vignobles. Une forme de tourisme qui a de l’avenir, selon Jean-Pierre Pouget :

« La question alimentaire, c’est-à-dire la gastronomie, est une question très moderne. Le voyage gastronomique en France, c’est aussi un voyage qui permet de construire un nouveau rapport avec la nourriture, puisque l’on sait d’où viennent les produits et que l’on rencontre les producteurs. C’est un voyage qui nous ramène également à notre propre santé. Il y a ainsi une nouvelle façon de faire du tourisme autour de la gastronomie, de l’art de vivre, du bien-être. »

Jean François Pouget n’est pas seulement directeur marketing. Chaque samedi matin, il anime « Samedi de partir » sur France Bleu Hérault, une émission qui présente chaque semaine une ou plusieurs destinations, proches ou lointaines. L’émission permet aussi de promouvoir et de faire découvrir certains lieux touristiques de la région aux auditeurs. L’activité de Jean-Pierre Pouget le conduit à voyager beaucoup, il était donc déjà venu à Prague. L’occasion pour lui de s’initier un peu aux vins tchèques…

« Je ne connais pas de noms, je ne pourrais rien vous citer, mais je sais qu’il y a des vins tchèques et je sais que j’en ai bus ! Très honnêtement, c’était il y a deux ans, lorsque je suis venu la dernière fois, on m’a fait goûter des vins. Je ne me souviens pas avoir détesté ou adoré, je suppose que l’on m’a fait goûter des bons vins ! (rires) »

Le regard du spécialiste en tourisme qu’il porte sur la ville de Prague est un peu noir. Selon lui, le tourisme est une activité si importante qu’elle en vient à dénaturer la ville :

« La vraie question pour moi est la question de la gestion du tourisme, car la massification du tourisme peut être un risque à terme, puisque trop de monde enlève de la qualité dans le rapport à la ville. Si on veut profiter du pont Charles, il faut y aller à 5 heures du matin… Si on perd cette qualité, la ville n’est plus qu’un décor. C’est là le risque du tourisme de masse. »

De ce constat, Jean-François Pouget a déjà prévu de donner un conseil lors de sa prochaine émission dans laquelle il évoquera la ville de Kafka : si l’on veut profiter pleinement de Prague, il faut bien choisir sa période, en ne se préoccupant non pas du temps, mais de la fréquentation ; soit la période actuelle, avant les fêtes de fin d’année, ou le début d’année, de janvier à mars.