Egyptologie : nouvelle découverte exceptionnelle des archéologues tchèques à Abou Sir
Sur le site d’Abou Sir, en Égypte, des archéologues tchèques ont découvert et documenté la tombe d'un ancien dignitaire égyptien qui possédait le plus grand dépôt de matériel de momification découvert à ce jour. La tombe date probablement du début du Ve siècle av. J.C.
L'an dernier, l'équipe de l'Institut d'égyptologie de la Faculté des arts de l'Université Charles a découvert à Abou Sir le plus grand dépôt de matériel d'embaumement jamais mis au jour en Égypte. Il contenait environ 370 récipients en céramique contenant des matières premières et d'autres matériaux qui ont été utilisés dans la momification du propriétaire de la tombe.
Ce printemps, les recherches sur la tombe à puits d'un dignitaire du nom de "Wahibre-meri-Neit" se sont poursuivies avec le creusement de son puits principal, qui mesurait environ 14 mètres sur 14 et se trouvait à six mètres sous le niveau du sol. Au milieu du puits principal, un autre puits plus petit a été creusé pour le sarcophage du propriétaire de la tombe. Selon le titre inscrit sur ce sarcophage, il commandait des mercenaires des îles de la mer Égée et d'Asie Mineure qui ont servi dans l'armée égyptienne au moment de la première mondialisation du monde antique.
Selon le chef de l'expédition tchèque, Miroslav Bárta, un double sarcophage a été découvert au fond du puits funéraire, partiellement endommagé jadis par des voleurs. Cette trouvaille prouvait ainsi que la tombe avait déjà été pillée dans l'Antiquité tardive.
« Les voleurs ont emporté le corps momifié du défunt ainsi que tout l'équipement qu'il avait avec lui et sur lui. Dans le sarcophage autrement vide, seul un beau scarabée en forme de cœur (devant assurer une issue favorable du jugement dernier au défunt) et une petite amulette ont été retrouvés », ont indiqué les archéologues, qui ont également trouvé de modestes équipements funéraires dans le puits.
Le ministère égyptien du Tourisme et des Monuments a également fait part de cette découverte très précieuse. Non seulement le statut social du défunt, mais aussi le moment de son décès est exceptionnel. « La disposition de cette tombe à puits n'a pas d’équivalent dans l'Égypte ancienne. Elle ne ressmble qu'en partie à la tombe d'Oudjahorresné à Abou Sir ou à ce qu'on appelle la tombe Campbell à Gizeh », a déclaré un responsable du ministère, Moustafa Waziri. Selon le représentant de la mission tchèque, Mohamed Megahed, la découverte apporte des informations précieuses sur l'époque troublée du début de la domination perse sur l'Égypte ancienne.