Elections européennes 2014 : l’ouverture des campagnes en République tchèque
Trente-neuf partis ou mouvements politiques ont débuté ce mercredi les campagnes pour les élections au Parlement européen (PE). Les Tchèques sont appelés aux urnes les 23 et 24 mai prochains pour choisir 21 députés qui formeront, pendant les cinq prochaines années, la nouvelle Assemblée européenne. Le scrutin du plus grand parlement au monde, qui compte au total 751 députés, est confronté à une très faible participation et la République tchèque est l’un des abstentionnistes les plus vigoureux. Les choses vont-elles changer cette année ?
« Le rapport à l’Union change de façon radicale avec l’arrivée du nouveau gouvernement. Nous ne voulons plus être à l’écart, nous voulons participer à tous les débats qui nous concernent, et nous souhaitons être considérés comme un partenaire solide, fort, et surtout intelligible. »
Cependant, que faire de la méfiance chronique des Tchèques vis-à-vis de Bruxelles, de Strasbourg ou du Luxembourg (trois villes sièges du PE) ? Ici, on parle d’un déficit démocratique de l’Europe à juste titre car l’Union européenne est souvent perçue comme éloignée et incompréhensible pour les citoyens. C’est pourquoi une plus grande sensibilisation de ces derniers figure parmi les priorités de plusieurs partis, au-delà des clivages traditionnels. Nous écoutons Petr Ježek, candidat du mouvement ANO, qui fait partie de la coalition gouvernementale. Il est rejoint par Luděk Niedermayer, l’ancien gouverneur de la Banque centrale et candidat de TOP 09, en opposition :« Il faut tout d’abord changer le rôle de la République tchèque au sein de l’Union de façon à avoir plus d’influence. » « Je pense, pour ma part, que pour atteindre ce but, il est important d’expliquer à nos citoyens avant tout que l’Europe – c’est nous. Nous devons les en convaincre, c’est crucial ».
Si les libéraux de l’ODS s’obstinent à vouloir entrer au Parlement européen pour y négocier l’exception tchèque de ne pas devoir adopter l’euro, (bien que le pays y soit déjà engagé), le parti social-démocrate (ČSSD) prône, quant à lui, le thème de la lutte anti-chômage. Le leader de sa liste électorale, sociologue Jan Keller, sillonne le pays depuis ce mercredi pour présenter, au plus près des citoyens, le sujet principal du premier parti du gouvernement :
« Au cours des trois mois de la campagne, nous voulons expliquer aux citoyens que notre priorité au Parlement européen est la question de l’emploi. L’Union recense actuellement 28 millions de chômeurs et près de 100 millions d’Européens vivent sous le seuil de pauvreté. »Les moyens déployés par les partis pour financer leurs campagnes européennes sont généralement nettement inférieurs que ceux que les partis investissent lors des élections nationales (25% de ces dernières en moyenne). A une exception près, à savoir le parti communiste (KSČM), dont les dépenses sont, au contraire, légèrement supérieures pour la campagne européenne. Avec l'emploi au cœur de leur programme également, voici le commentaire de la candidate communiste Kateřina Konečná :
« Nous pensons que l’une des bases de l’Union européenne c’est le droit du travail. L’Europe devrait y prêter plus d’attention, au lieu de privilégier le thème de la protection du système bancaire. »La plupart des candidats sont des novices sans expérience au niveau national. Reste à savoir si cela jouera en leur faveur – si les Tchèques apprécieront de voir de nouveaux visages, ou si, au contraire, ce fait ne fera qu’augmenter leur indifférence. D’ici les 23 et 24 mai prochains, suivez Radio Prague pour plus d’informations sur les élections européennes.