Elections législatives : les Tchèques à l'heure du choix
A l'occasion des élections législatives, ces vendredi et samedi, quelque huit millions de Tchèques sont appelés à se rendre aux urnes, afin d'élire les 200 députés de la Chambre basse du Parlement. Après huit années marquées de l'empreinte de la social-démocratie du Premier ministre Jiri Paroubek, les libéraux du Parti civique démocrate dirigés par Mirek Topolanek entendent faire souffler le vent de l'alternance sur le pays. Un duel serré qui, pour la première fois depuis la chute du communisme, pourrait bien être arbitré par le parti des Verts.
Pourtant, le pays se trouve à la croisée des chemins : les Tchèques ont, en effet, le choix entre rempiler pour quatre ans avec la social-démocratie ou opter pour le changement incarné par le Parti civique démocrate, dont l'eurosceptique Vaclav Klaus reste le président d'honneur. Au plus bas dans les sondages voilà encore un an de cela, le gouvernement de Jiri Paroubek peut se targuer d'un bilan économique et social positif, avec notamment une croissance du PIB de 6%, une balance commerciale positive, ou encore un taux de chômage de 8,3% en baisse. C'est donc logiquement « sécurité et prospérité », le slogan de leur campagne, que les sociaux-démocrates promettent. Dans le camp opposé, à droite de l'échiquier politique local, le mot d'ordre de la campagne aura été le changement, avec l'instauration d'un taux unique d'imposition à 15%, la lutte contre la corruption dans l'administration d'Etat et une réforme des systèmes de retraite et de santé.
Seulement voilà, le système proportionnel permettant difficilement un autre cas de figure, aucun des deux favoris pour la victoire n'obtiendra la majorité des sièges. Quelque soit le vainqueur, il lui faudra donc entamer des négociations pour la formation d'une coalition gouvernementale avec deux des trois autres formations qui devraient obtenir les 5% de suffrages requis pour être représentés à la Chambre des députés. Bien que troisième force politique en présence, avec 18,5% en 2002, le Parti communiste de Bohême et de Moravie semble, par principe, devoir être exclu de toute consultation. C'est donc avec les Verts, dont l'émergence soudaine a constitué la grande nouveauté de la campagne, et les chrétiens-démocrates, membres de la coalition sortante, que Jiri Paroubek ou Mirek Topolanek devra probablement composer.