En pleine crise, le football tchèque choisit son nouveau chef

Ivan Hasek, photo: Tomas Adamec
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Miné par une affaire de corruption d'une ampleur sans précédent dans son histoire et le désintérêt du public pour son championnat professionnel, le football tchèque élisait, vendredi, son nouveau chef. Trois hommes aux profils bien distincts étaient candidats au poste de président de la Fédération.

Ivan Hašek | Photo: Tomáš Adamec,  ČRo
Ivan Hasek, Pavel Mokry et Vlastimil Kostal. A l'heure de placer à sa tête un nouvel homme fort pour les quatre prochaines années, le petit monde du football tchèque se devait de choisir entre un ancien international respecté des supporters, un homme de dialogue morave modéré mal connu et un homme d'affaires froid et calculateur. L'enjeu de l'élection était de taille. Car si la République tchèque jouit d'une solide réputation à l'étranger avec des représentants qui portent haut ses couleurs sur les terrains des plus grands championnats européens, chez lui, en revanche, le sport le plus populaire avec le hockey sur glace se trouve au bord du gouffre.

La faute pour l'essentiel au scandale de corruption qui a éclaté au grand jour au printemps dernier et à des dirigeants qui pendant trop longtemps ont fermé les yeux sur des pratiques mafieuses pourtant répandues à tous les étages du football national, professionnel comme amateur. Ce manque de volonté des autorités de faire le ménage devant leur porte et de soigner un mal qui ronge la société tchèque dans son ensemble n'a pas été sans conséquences. La principale aura notamment été de convaincre définitivement les derniers supporters, déjà lassés de l'exode des meilleurs joueurs, de rester chez eux le week-end plutôt que de se rendre au stade. Du coup, l'affluence moyenne pour un match de première division dépasse désormais à peine les 4000 spectateurs. Une misère qui n'est pas faite pour attirer les sponsors et faciliter les indispensables rentrées d'argent.

Pour tenter de remédier à tous ces maux, deux des trois candidats faisaient figure de favoris. En premier lieu, Vlastimil Kostal, manager de la sélection et ancien président du Sparta. En cinq ans à sa tête, Kostal, qui préfère compter les euros que les buts, a pour lui d'avoir sorti le prestigieux club pragois du marasme économique dans lequel il s'enfonçait irrémédiablement année après année. Face à lui, Ivan Hasek, bien connu du public français, se posait donc en outsider. L'ancien joueur et entraîneur du RC Strasbourg pouvait compter sur le soutien du grand public et de la presse qui voyaient en lui un homme de terrain intègre. Pas la moindre des qualités pour diriger le football tchèque.