Etre femme et soldat

0:00
/
0:00

Vous avez pu entendre récemment un reportage sur la place et la condition des femmes en politique. Continuons dans la thématique, avec les femmes et l'armée. Le ministère de la Défense possède en son sein un Conseil administratif contre la discrimination. Bronislava Jonitova est chargée d'étudier cette problématique.

Près de 12,3% de femmes dans l'armée tchèque, c'est le dernier chiffre présenté par le ministère de la Défense tchèque. Et depuis la Révolution de velours, et surtout la fin des années 1990, avec notamment l'entrée du pays dans l'OTAN, leur nombre ne fait qu'augmenter. Bronislava Jonitova y voit bien sûr également d'autres raisons :

« L'intérêt des femmes augmente nettement à partir des années 90. Avec la professionalisation à venir, c'est devenu une carrière attirante. Après la révolution, il y a eu de nombreuses missions d'observation par exemple, et les femmes s'y intéressent. Mais ce qui est important, c'est que les jeunes filles s'intéressent surtout aux études que proposent les écoles militaires. En 1998, nous avons justement supprimé les chiffres de base qui limitaient le nombre de filles qui pouvaient être acceptées dans les écoles. Une fois ces limites discriminatoires supprimées, l'intérêt des filles et des femmes pour ces écoles augmente de manière notable. Ce peut être pour des raisons diverses : le côté attirant de la carrière, se mettre en lumière, se distinguer des autres professions, et bien sûr, la possibilité de se réaliser après l'école est beaucoup plus importante qu'au sortir d'une école civile. »

D'après Bronislava Jonitova, la RT avait une tradition de présence féminine dans l'armée, déjà pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais après la guerre, leur nombre se réduit à peau de chagrin. Les années 80 sont des années de balbutiement : le nombre de femmes augmente un peu, mais plus par défaut. Malgré le service militaire obligatoire, un déficit de volontaires se fait sentir chez les hommes. Les femmes, déjà présentes en tant qu'employées civiles, dans les services logistiques notamment, sont donc forcément les bienvenues.

« Le fait est qu'une majorité de femmes soit, disons, dans l'Armée de l'air, parce qu'il y a beaucoup plus de postes qui leur corrrespondent. Les femmes veulent toujours avoir une famille, être mères. Et donc, les jeunes filles s'orientent dans leurs études et dans les matières qu'elles choisissent, en fonction de cet aspect, pour qu'à l'avenir, elles puissent le concrétiser. Nombre de femmes se retrouvent ainsi dans les services logistiques, médicaux ou administratifs. Elles ne s'orientent pas directement vers des postes très spécialisés et typiquement masculins. Il y a malgré tout environ 200 postes occupés par des femmes et qui sont typiquement des professions masculines. Ainsi, nous avons une pilote, une conductrice de tank, des mécanos, qui réparent les tanks, des postes qui, jusqu'alors, n'étaient occupés que par des hommes. »