Etre réfugié en Tchéquie

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Dix-sept enfants de nationalités différentes qui ont trouvé refuge avec leurs parents en République tchèque ont été récompensés pour leurs excellents résultats scolaires. La cérémonie solennelle s’est déroulée au Ministère de l’Education nationale, en célébration de la Journée mondiale des réfugiés.

Miroslava Kopicová avec les enfants qui ont trouvé refuge avec leurs parents en République tchèque,  photo: CTK
L’Ukraine, l’Irak, le Congo, la Chine, le Sierra Leone, la Syrie, l’Afghanistan, la Turquie… Les pays pour les ressortissants desquels la Tchéquie est devenu un pays d’accueil sont nombreux. Une des lauréates, qui a huit ans, vient de Turquie. Elle est venue en Tchéquie avec ses parents, il y a plus de deux ans. La famille est installée dans la ville de Havířov, en Moravie du nord. Le tchèque qu’elle parle est loin d’être parfait, il lui permet cependant d’avoir de bonnes notes à l’école et d’être tout à fait à l’aise.

« Je me plais beaucoup là-bas. On a une grande maison, une très jolie chambre. Il y a des arbres, on s’y sent bien. Je peux jouer avec ma sœur ou avec mes copains. J’ai appris le tchèque à l’école, je suis en deuxième. Mais c’est une langue difficile. J’aime bien les maths, l’histoire, mais écrire et lire, j’aime un peu moins. ».

François Lumpungu Bamanayi vit avec sa famille dans la ville de Ústí nad Labem, dans le nord de la Bohême. Il avait quitté le Congo il y a seize ans déjà avant de s’installer dans l’ancienne Tchécoslovaquie. Ses deux fils, de quatre et neuf ans, qui sont nés en Tchéquie, maîtrisent parfaitement la langue du pays et ne connaissent pas d’autre réalité que celle qui est tchèque. L’aîné, Paul, a également été parmi les écoliers récompensés. A ce jour, la famille n’a toutefois pas obtenu la nationalité tchèque. François Lumpungu Bamanayi:

«J’ai demandé l’asile, mais j’étais surpris, comme s’il y avait des contretemps pour ne pas avoir la nationalité en République tchèque. Je suis resté quinze ans, seize ans, avec ce statut. Dans d’autres pays, il y a des amis qui sont arrivés après nous avec le même statut et ils sont tous des citoyens européens. Pour nous, cela nous empêche de bien vivre».

Est-ce que les choses bougent maintenant ?

Miroslava Kopicová avec les enfants qui ont trouvé refuge avec leurs parents en République tchèque,  photo: CTK
« Les choses ne bougent pas. Nous avons un grand nombre d’amis qui ont le même genre de problèmes. Je pense qu’il y a un système qui ne permet pas aux étrangers, surtout aux minorités comme nous, d’avoir la nationalité facilement. Il faudrait alléger un peu certaines conditions, surtout pour nous qui sommes ici avec nos familles. Nous avons eu des enfants ici qui sont comme des Tchèques, qui étudient ici, mais nous n’avons pas la facilité d’avoir la nationalité tchèque. Je pense que les autorités devraient penser à nos familles. Nous voulons vivre avec les mêmes conditions, les mêmes chances comme les Tchèques. Si le ministère de l’Intérieur veut nous comprendre et nous aider pour qu’on ait la nationalité tchèque, on pourra bien contribuer à ce pays ».

La situation dans le domaine de l’octroi de la nationalité ne laisse pas indifférente la ministre de l’Education nationale Miroslava Kopicová :

« Tous ces enfants sont dignes d’admiration. Je veux soutenir les initiatives pour que soient favorisées les familles qui encouragent l’éducation de leurs enfants. Il s’agit de critères très importants pour l’octroi de la nationalité. Nous voulons concerter nos efforts avec le ministère de l’Intérieur.»

Entre les années 1993 et 2007, près de 81 000 ressortissants étrangers ont demandé le droit d’asile en République tchèque. Quelques 2 200 d’entre eux l’ont obtenu. Au cours des dernières années, le nombre de demandeurs d’asile dans le pays a tendance à diminuer radicalement.