Euro 2016 : les Tchèques à Sainté, Ivan Hašek raconte la passion verte

Le stade Saint-Etienne, photo: ČTK

Qui dit Ivan Hašek en France, dit d’abord Racing Club de Strasbourg. Et qui dit football tchèque en Alsace, dit Ivan Hašek. Ou encore qui dit football français en République tchèque, dit Ivan Hašek. Mais Ivan Hašek en France, c’est aussi Saint-Etienne. L’ancien international tchèque y a entraîné les Verts l’espace d’une saison en 2006-2007. Et qui dit football tchèque en France ce vendredi, dit aussi forcément Saint-Etienne. A Geoffroy-Guichard, la République tchèque affronte la Croatie pour son deuxième match de poule à l’Euro 2016. Avant cette rencontre déjà capitale pour la Reprezentace, Ivan Hašek a évoqué pour Radio Prague les souvenirs de son passage sur le banc de l’un des clubs les plus populaires de France.

Le stade Geoffroy-Guichard,  photo: ČTK
« C’est une bonne chose pour le football tchèque de pouvoir jouer au Chaudron, car c’est le top, mais aussi à Lens, où il y a un vrai beau stade. Ce sont deux villes qui vivent pour le football. »

Ancien joueur pendant quatre ans (1990-1994), puis entraîneur pendant deux autres saisons de Strasbourg (2001-2003), Ivan Hašek reste d’abord et avant tout un supporter du Racing, comme il nous l’avait confié récemment (cf. :…). Mais la carrière en France de celui qui a été capitaine de la Tchécoslovaquie quart de finaliste de la Coupe du monde en 1990, sélectionneur de la Reprezentace ou encore président de la Fédération tchèque de football ne s’arrête pas à l’Alsace. Il y a bientôt dix ans de cela, Ivan Hašek a également entraîné l’AS Saint-Etienne.

« Je garde un grand souvenir de la saison que j’ai passée à Saint-Etienne et de la passion de son public. C’est vraiment une chance pour nous de jouer dans ces deux stades, mais aussi à Toulouse, que je n’oublie pas non plus et qui est une ville très sympa. C’est bien pour les supporters tchèques de pouvoir se rendre dans ces trois endroits différents. »

Ivan Hašek,  photo: ČT24
Lors de son passage dans le Forez, l’ASSE n’avait pas encore retrouvé le parfum des soirées européennes. A la fin de saison, que le club avait terminé à la 11e place, Ivan Hašek avait donc été contraint de quitter ses fonctions, avec quelques regrets qu’il ne tient plus trop à évoquer aujourd’hui :

« Je me souviens bien que nous étions deuxièmes ou troisièmes au classement après la première moitié de saison. A l’époque, si nous n’avions pas perdu plusieurs joueurs durant le mercato d’hiver, peut-être aurions-nous déjà pu nous qualifier pour une coupe d’Europe. Mais c’est de l’histoire ancienne aujourd’hui, je ne veux plus y penser. Je préfère penser à l’avenir. J’aimerais un jour retrouver un grand club avec un public comme celui de Saint-Etienne. »

Tandis que Tchèques et Slovaques se souviennent à l’occasion de cet Euro 2016 de la victoire, il y a quarante ans, de la Tchécoslovaquie en finale du championnat d’Europe contre l’Allemagne, les Stéphanois, et avec eux bon nombre de Français nostalgiques de l’épopée verte, célèbrent, eux, le quarantième anniversaire de la finale de la Coupe des champions perdue à Glasgow contre le Bayern Munich. Un parcours aujourd’hui encore présent dans tous les esprits à Saint-Etienne, comme s’en rappelle Ivan Hašek :

Soir de match dans le Chaudron,  photo: KevFB,  CC BY-SA 3.0 Unported
« Il suffit d’aller une fois à Saint-Etienne pour sentir tout de suite que cela est dans l’air. Quelles que soient les générations, tout le monde vous parle de la finale. Je pense que l’ambiance qui règne au stade est une des meilleures au monde. Tout le public vibrait pour l’équipe. Je suis très heureux d’avoir pu y passer ne serait-ce qu’une année, car c’était top-classe (sic) ! Quand je vois les ambiances là-bas… C’est énorme. »

Peu après le tirage au sort de la composition des groupes pour la phase finale de cet Euro 2016, quelques voix s’étaient élevées en République tchèque pour regretter que Petr Čech, Tomáš Rosický doivent disputer deux de leurs matchs précisément à Saint-Etienne et à Lens, deux villes considérées par certains comme moins attrayantes d’un point de vue touristique pour les supporters qui se déplacent en France. Un raisonnement qu’Ivan Hašek affirme ne pas bien comprendre :

Photo: ČTK
« J’ai une connaissance qui n’arrête pas de m’appeler pour me demander ce qu’il faut faire à Saint-Etienne. Mais je lui dis : vas-y, vas en ville et respire le football ! Là-bas, chaque mètre sent le football… Bon, il y a aussi quelques restos sympas qui peuvent être intéressants pour les Tchèques. Mais Saint-Etienne, c’est d’abord son stade. Il n’y a rien d’autre à Saint-Etienne que le football. »

Et rien d’autre que le football tchèque (et aussi un peu croate) ne serait-ce que le temps de ce vendredi, où le Chaudron sera « český ».