Foot - Euro 2024 : les Tchèques le dos au mur avant un match décisif contre la Turquie
Accrochée par la Géorgie contre laquelle elle a dû se contenter d’un résultat nul (1-1), samedi, la Tchéquie ne compte qu’un point après deux matchs disputés à l’Euro de football. Mercredi soir, il lui faudra donc très probablement battre la Turquie pour se qualifier pour les huitièmes de finale.
Contraints de se contenter d’un seul petit point alors qu’ils pensaient pouvoir en prendre trois contre un adversaire, la Géorgie, qu’ils ont nettement dominé, samedi à Hambourg, les Tchèques, frustrés, faisaient forcément grise mine au terme de leur deuxième match de groupe à l’Euro, et ce, comme l’a concédé leur capitaine Tomáš Souček :
« Oui, nous sommes déçus parce que nous avons eu quand même pas mal d’occasions. Je pense que nous méritions de gagner. Globalement, nous avons fait plutôt un bon match. Nous avons dominé et les Géorgiens ont défendu. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à marquer ce deuxième but qui nous aurait offert la victoire. »
Si la Géorgie a arraché le premier point de son histoire dans une grande compétition internationale, elle le doit d’abord à son gardien Giorgi Mamardashvili, auteur de plusieurs parades décisives, et à son attaquant Georges Mikautadze, auteur du penalty sifflé juste avant la mi-temps suite à l’intervention de la VAR pour une main bien involontaire de Robin Hranáč, héros malheureux de ce début d’Euro après avoir déjà été impliqué sur les deux buts portugais lors de la défaite (1-2) concédée par la Reprezentace pour son entrée dans la compétition, mardi dernier. Mais aussi, donc, à l’incapacité des joueurs tchèques à concrétiser leur supériorité, tant dans le jeu qu’au nombre de tirs (25, dont 11 cadrés). Seul Patrik Schick, au bout d’un énième corner en deuxième période, est ainsi parvenu à (enfin) pousser ce fichu ballon au fond des filets géorgiens pour égaliser.
Longtemps en manque de réussite, tant sur le penalty concédé que sur le but refusé par la VAR à Adam Hložek en première mi-temps pour une autre main, les Tchèques ont toutefois échappé au pire de quelques centimètres en toute fin de rencontre. Du coup, c’est aussi un grand ouf de soulagement qu’a poussé le sélectionneur Ivan Hašek au moment de faire le bilan de l’après-midi :
« Je dois dire que je n’en menais pas large quand les Géorgiens ont mené leur contre-attaque à trois contre un à la dernière seconde du match. Nous avons eu de la chance sur ce coup-là car si la frappe de l’attaquant géorgien avait fini sous la barre et pas juste au-dessus, nous aurions tout perdu. Mais nous avons survécu et devons maintenant continuer à aller de l’avant. Quand on voit l’ambiance qui règne dans les stades et l’état d’esprit irréprochable des joueurs, personne n’a envie de rentrer à la maison. Au contraire, nous voulons nous battre pour aller plus loin dans la compétition et nous ferons le maximum pour cela contre la Turquie. »
Comme cela était plus ou moins attendu avant même le début du tournoi, il faudra donc attendre le troisième et dernier match de groupe pour savoir si la Tchéquie parvient à se qualifier pour les huitièmes de finale. Actuellement troisièmes avec respectivement cinq et deux points de retard sur le leader portugais et la Turquie, les hommes d’Ivan Hašek devront s’imposer, mercredi soir, pour passer devant leur adversaire au classement et ainsi pouvoir écrire un chapitre supplémentaire de leur aventure en Allemagne.
Pour cela, la Reprezentace sera très probablement privée des services de Patrik Schick, blessé à un mollet. Et même si Ivan Hašek s’est refusé à dramatiser son absence, celle-ci risque fort d’être préjudiciable, tant les Tchèques semblent devenus dépendants des buts de l’attaquant du Bayer Leverkusen :
« C’est un joueur clé pour nous qui peut marquer à tout moment, comme il l’a encore démontré contre la Géorgie. Mais nous avons d’autres joueurs qui sont habitués à disputer des matchs européens et peuvent donc remplacer Patrik et remplir le même rôle. D’autres attaquants auront leur chance et feront de leur mieux pour que nous puissions rester ici et poursuivre notre chemin. »
Pour beaucoup d’observateurs et supporters tchèques, le scénario de ce championnat d’Europe 2024 rappelle néanmoins quelques mauvais souvenirs. En 2016 déjà, lors de l’Euro en France, après un début de compétition similaire à celui de cette année, avec une défaite contre l’Espagne (0-1) et un nul contre la Croatie (2-2), la Tchéquie s’était retrouvée dans l’obligation de battre la Turquie lors de son dernier match de groupe pour se qualifier. Mais au bout d’une triste soirée à Lens, elle s’était inclinée (0-2), avait été contrainte de rentrer à Prague plus tôt que prévu et tout le monde espère donc que l’histoire, même s’il paraît qu’elle est un perpétuel recommencement, ne bégaiera pas plus qu’elle ne se répétera...