Pour les Tchèques, l’Euro de foot, c’est déjà fini
Battue par la Turquie (1-2) dans un match qu’elle se devait de gagner pour se qualifier, mercredi soir à Hambourg, la Reprezentace termine dernière de son groupe. Une immense déception.
Au lendemain de leur défaite contre la Turquie, pas grand-monde, à vrai dire, à l'exception de leurs supporters, ne doit beaucoup pleurer le départ prématuré des Tchèques, éliminés, donc, dès le premier tour de ce championnat d’Europe. Et ce, d’autant moins que la surprenante et sympathique Géorgie, qui dispute en Allemagne le premier grand tournoi international de son histoire, a, elle, réussi l’exploit de battre le Portugal (2-0), mercredi soir, arrachant ainsi son billet pour les huitièmes de finale. C’est d’ailleurs justement de la Géorgie dont il a d’abord été question dans les propos du sélectionneur tchèque, Ivan Hašek, mercredi soir, au moment de faire un premier bilan de cet Euro raté :
« Bien sûr que c’est un échec. L’objectif était de nous qualifier et nous terminons le tournoi avec un seul point en trois matchs, donc comment parler d’autre chose que d’un échec ? À mes yeux, le moment-clé dans notre parcours restera le nul contre la Géorgie. Nous étions meilleurs et avons eu tout un tas de tirs et d’occasions, c’est un match que nous aurions dû gagner. Évidemment, quand vous ne marquez pas, vous ne pouvez pas gagner, mais je pense que ce résultat contre la Géorgie est la principale raison de notre élimination dès la phase de groupes. »
Bien que réduite à dix dès la 20e minute de jeu après l’expulsion pour deux cartons jaunes de son milieu de terrain Antonín Barák, la Tchéquie, mercredi soir, a néanmoins cru jusqu’au bout qu’elle parviendrait finalement à faire pencher la balance de son côté. Solidaires et valeureux, les hommes d’Ivan Hašek ont certes concédé l’ouverture du score en début de deuxième mi-temps (51e minute), suite à une frappe d’Hakan Calhanoglu sur laquelle le gardien Jindřich Staněk, qui venait de se blesser à l’épaule sur le tir précédent, n’a pas vraiment pu intervenir, mais ont surtout vite réagi en égalisant par leur milieu défensif Tomáš Souček (66e), qui profitait d’une mauvaise prise du gardien turc sur un ballon aérien.
Il restait alors un gros quart d’heure à jouer et dans une fin de match électrique et très tendue où ont plu les cartons jaunes (16 au total + 2 rouges, record dans l'histoire de l'Euro), les Tchèques, un peu avec l’énergie du désespoir, ont alors jeté leurs dernières forces dans la bataille. Sans réussite malgré la multiplication des longs ballons dans la surface turque, et jusqu’à ce que Cenk Tosun, sur une ultime contre-attaque dans le temps additionnel (90e+4), mette fin à tout suspense. Capitaine modèle jusqu’au bout, Tomáš Souček a exprimé de nombreux regrets lorsqu’il s’est présenté devant les journalistes à la sortie du vestiaire :
« J’ai dit aux gars que j’étais fier d’eux. Mais à ce niveau-là, nous devons être plus efficaces dans les deux surfaces, à la fois pour ne pas encaisser de buts évitables et concrétiser les occasions que l’on se procure. Nous avons tout donné ce soir et même avec un joueur en moins pendant une grande partie du match, il ne ne nous a finalement pas manqué grand-chose pour passer. Les Turcs ont eu peur en fin de match. Mais je pense aussi que l’arbitre a voulu être le personnage central du match. Il aurait dû expulser un joueur turc aussi en première mi-temps et le deuxième but que nous avons marqué en deuxième mi-temps et qu’il a refusé, semble valable... Depuis notre premier match contre le Portugal, toutes les décisions litigieuses ont été en notre défaveur dans ce tournoi. J’ai eu ma femme au téléphone, elle est contente que je rentre plus tôt que prévu à la maison pour m’occuper des enfants, et moi aussi, mais ce qui prévaut ce soir, c’est d’abord cette grande déception. »
Si à cœur vaillant rien n’est impossible, le constat au terme de cet Euro n’en reste pas moins que les Tchèques, comme cela était redouté avant le début de la compétition, étaient trop limités techniquement pour pouvoir prétendre sortir d’un groupe à leur portée sans suer sang et eau. La réussite les ayant fuis lors de leurs trois rencontres, c’est donc logiquement qu’ils reprennent déjà la route de Prague. Un retour au pays qui sera probablement bien long pour le milieu de terrain du Slavia Prague Lukáš Provod, un des meilleurs joueurs tchèques mercredi soir :
« C’est évidemment une immense déception, car nous étions tous convaincus que nous avions le potentiel pour faire quelque chose de bien dans ce tournoi. Nous avions un bon groupe, l’ambiance entre les joueurs et dans le staff était formidable et quand on voit l’ambiance dans les stades, le plaisir que nous prenions à chaque entraînement, nous avions forcément envie de rester un peu plus longtemps ici. Nous avons fait de notre mieux, malheureusement cela n’a pas suffi pour nous qualifier. »